Des jeunes des quartiers sud de Grenoble distribuent des repas gratuits aux personnes qui vivent seules le ramadan. Une initiative mise en place pour tisser du lien en ce mois saint pour les musulmans.
Ils ont de 15 à 25 ans. Nawfel, Jaouad et Irfan font partie de la trentaine de jeunes grenoblois à l'initiative d'une action solidaire pour le ramadan. Avec leur collectif "repas jeunes solidaires", durant un mois, ils distribuent gratuitement des repas à la rupture du jeûne.
Cette action s'adresse avant tout aux étudiants isolés, mais chacun peut en profiter. "Ce soir, au menu, il y a une soupe algérienne. C'est comme une entrée. En plat principal, on a fait un rôti de poulet au four", liste Nawfel Bouchouit, l'un des jeunes à l'origine de cette initiative.
Après la collecte de dons et une campagne de communication sur les réseaux sociaux, il a fallu trouver un lieu pour distribuer et partager ces repas. La maison des jeunes La Chaufferie a accepté de leur prêter ses locaux à Grenoble. De grandes tablées y ont été dressées pour accueillir les bénéficiaires.
"Il y a parfois des gens qui se retrouvent seuls et on a envie de les rassembler pour qu'ils tissent des liens, qu'ils partagent un moment de convivialité", expose Jaouad El Oudini, membre du collectif "repas jeunes solidaires".
"Mes amis de la fac ne sortent même pas. Ils ne connaissent personne en dehors, donc c'est bien de pouvoir se rencontrer", ajoute Irfan Muhammad, le troisième organisateur de ces repas solidaires.
"Comme une deuxième famille"
Bilal Elmahdaoui, étudiant en master d'informatique, est venu de Tanger pour étudier à Grenoble. Il y est installé depuis seulement 8 mois. "Pendant une journée de jeûne, s'il y a un peu d'ambiance, qu'on peut discuter avec les gens, c'est comme une deuxième famille", estime le jeune homme.
Ces repas ne sont pas réservés aux seuls étudiants mais ouverts à tous. Ils sont habituellement partagés en famille, mais quelques jeunes du quartier sont venus vivre le moment entre amis.
"Cet endroit, ce repas, permettent qu'on puisse tous se retrouver sans différence et sans préjugés", constate Anis Harakat. Après le ramadan qui s'achève le 1er mai, le collectif ne compte pas s'arrêter là. Il va poursuivre ses actions auprès des personnes dans le besoin.