Depuis près d’un mois maintenant, le collectif RESF (Réseau Education Sans Frontières) occupe l'école Malherbe de Grenoble pour héberger trois familles de sans-papiers. Une occupation décidée face au silence des pouvoirs publics.
Cela devait être une situation provisoire, mais elle s’éternise. Depuis près d’un mois maintenant, trois familles de sans-papiers, deux Albanaises et une Angolaise, soit onze personnes au total, vivent dans les locaux de l’école Malherbe à Grenoble.
Le collectif Réseau Education Sans Frontières dénonce une situation inacceptable : "Nous, on considère qu’elles sont mieux ici qu’à la rue, mais ce n’est pas un logement décent. Les vacances, c’est un répit pour eux, ils peuvent rester toute la journée dans les locaux. Mais là, l’hiver arrive et à la rentrée à 7h30 du matin, ils vont se retrouver dehors. Nous, on n’est pas d’accord avec ça, on va soutenir ces familles comme on peut. C’est la loi d’héberger ces personnes-là et les institutions ne la respectent pas et on trouve ça honteux."
Car en période scolaire à l’heure où les enfants rentrent à l’école, eux la quittent, les bras chargés de couvertures et de sacs de courses : "Je me réveille à 7h, témoigne une mère de famille, je laisse les enfants à l’école et moi, je passe la journée dans la rue toute la journée."
Dénoncer le silence des pouvoirs publics
Catia est arrivée d’Angola il y a quatre mois, après avoir passé quelques semaines sous une tente au parc de l’Alliance, elle vit désormais dans l’école avec ses deux enfants : "J’attends d’obtenir mes papiers, d’être libre pour pouvoir travailler et d’aider ceux qui pourraient rencontrer les mêmes problèmes que moi."
Cette occupation, décidée par les membres du collectif Réseau Education Sans Frontières, est pour eux "une évidence", mais aussi une manière d’interpeller les pouvoirs publics. Selon ce collectif, une cinquantaine d’enfants dorment à la rue, dans des squats ou des bidonvilles à Grenoble.