Grenoble : son ascenseur est bloqué, une personne handicapée emménage chez son bailleur social

Son ascenseur doit être bloqué pendant 3 semaines pour des travaux de mises aux normes et il craignait de rester enfermé chez lui. Ce matin, un habitant en fauteuil roulant du quartier Hoche, à Grenoble, est venu "emménager" chez son bailleur social.

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L'opération coup de poing avait été préparée par une dizaine d'habitants du quartier Hoche à Grenoble. Ce mardi 7 novembre 2017 en fin de matinée, ils sont venus accompagner l'un des leurs, handicapé, chez le bailleur social Actis. Privé d'ascenseur pour 3 semaines, il a décidé "d'emménager" sur place.



Venu avec tous ses meubles



Evidemment tout cela n'était que "symbolique" et destiné à alerter les medias et donc l'opinion publique. Il n'empêche, en fin de matinée, ce sont pas moins d'une dizaine d'habitants qui se sont rendus dans les locaux du bailleur social Actis, au 54 cours Jean Jaurès. Et ils ne sont pas venus les mains vides ! Table, fauteuil, matelas, chaises, lampes, ils sont venus avec une partie des meubles de Rachid.

Ancien Imam à la mosquée des Balladins, Rachid S. est en fauteuil roulant suite à un AVC en 2011. Lorsqu'il découvre en juin dernier que l'ascenseur de son immeuble va être immobilisé durant 3 semaines pour des travaux de remise aux normes, il s'inquiète. Sans cet ascenseur, impossible pour lui de sortir de son appartement. Impossible de se rendre à ses séances de kiné, impossible également d'aller chercher sa fille à l'école.


Rachid S. s'inquiète et croit qu'il va pouvoir bénéficier d'un relogement provisoire ou au moins d'une aide pour sortir quelques heures par jours. Au mois de septembre, il reçoit finalement une lettre lui annonçant que l’aide se limitera à 1 heure par jour de 8h à 9h. 


Une "atteinte à la dignité"



En "emménageant" symboliquement chez Actis ce mardi matin, les habitants du quartier voulaient dénoncer "les mauvais traitements" infligés à une "personne à mobilité réduite". "Au-delà du nombre d’heures, c’est le mépris pour ma situation et mes besoins qui me rend fou", explique Rachid Sengouga. "Priver un homme de sa liberté de mouvement est une atteinte à sa dignité et ses droits fondamentaux".

Le bras de fer n'aura duré que quelques minutes. Rachid S. a finalement obtenu le financement de 4 heures d'aide par jour. Il a immédiatement "déménagé" des locaux d'actis pour regagner son appartement.


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