Un policier de la brigade anticriminalité de Grenoble a été filmé, dimanche 26 juin, en train de proférer des insultes racistes à un individu lors d'une patrouille. Une enquête a été ouverte par le parquet de Grenoble ce lundi. Elle a été confiée à l'IGPN.
Une enquête pour "injures publiques par personne dépositaire de l'autorité publique" a été ouverte par le procureur de Grenoble, ce lundi 27 juin, après la publication d'une vidéo sur les réseaux sociaux. Sur celle-ci, un policier de la brigade anticriminalité (Bac) de Grenoble est filmé en train de proférer des injures racistes.
La vidéo qui dure une dizaine de secondes, circule depuis dimanche sur les réseaux sociaux Snapchat et Twitter. Les images montrent des policiers de la Bac de nuit de Grenoble à l'arrêt sous un lampadaire, dans un véhicule banalisé gris dont les vitres sont baissées.
L'un d'eux, assis à l'avant du véhicule, profère des insultes, dont une à caractère raciste, à l'encontre d'un individu lui-même insultant à l'égard du fonctionnaire de la Bac. Les mots prononcés par le policier sont clairement audibles : "Bicot de mort" et "Baltringue".
Contactée, la police de Grenoble n'a, pour le moment, pas donné suite à nos sollicitations. Mais, interrogée par nos confrères du Dauphiné Libéré, à l'origine de cette information, la directrice départementale de la sécurité publique (DDSP) de Grenoble a indiqué que les propos tenus ne sont "ni contestés, ni contestables" et qu'ils "vont à l'encontre de ce qu'ont peut attendre d'un policier". Toujours selon le Dauphiné Libéré, une enquête administrative a été ouverte, en parallèle de l'enquête judiciaire confiée par le parquet de Grenoble à l'antenne lyonnaise de l'IGPN.
Des faits reconnus par le policier
Le procureur de la République, Eric Vaillant, a indiqué que "le policier a d’ores et déjà reconnu les faits auprès de sa hiérarchie et indiqué qu’il regrettait les propos tenus".
Les dernières images de la vidéo montrent un autre policier, assis à l'arrière du véhicule, tenir un objet et le pointer en direction de l'individu : "Ce n’est a priori pas une arme qui est pointée par le policier situé à l’arrière du véhicule mais sa radio Acropol dont on voit l’antenne bouger. L’enquête permettra de vérifier ce point", précise le procureur.
Les faits d'injures publiques par personne dépositaire de l’autorité publique sont passibles de trois ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.