Groupe hospitalier mutualiste de Grenoble : Bernard Bensaid placé en garde à vue, des perquisitions en cours

Le PDG du groupe Avec, Bernard Bensaid, a été arrêté ce lundi matin à Paris et va être entendu pour des soupçons de prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics. Des perquisitions sont en cours à son domicile.

Bernard Bensaid, président de l'union mutualiste pour la gestion du groupe hospitalier mutualiste (GHM) de Grenoble, a été interpellé lundi 9 janvier à Paris, annonce le parquet de Grenoble. L'homme d'affaires, à la tête du groupe Avec (ex Doctegestio), "va être ramené à Grenoble pour être entendu sur les infractions de prise illégale d'intérêts et détournement de fonds publics", fait savoir le procureur adjoint, François Touret de Courcy. Des perquisitions sont en cours au domicile de M. Bensaid ainsi qu'au siège du groupe Avec.

A la tête d'un groupe de 12 000 salariés, Bernard Bensaid est le patron de la clinique mutualiste depuis 2020 après le rachat de deux mutuelles qui la géraient jusqu’alors. Une plainte contre X a été déposée pour prise illégale d’intérêts et détournement de fonds par les syndicats CGT et FO du GHM en juin 2022, révélait la cellule investigation de Radio France. Ces derniers soupçonnent M. Bensaid de prélever chaque année, de manière injustifiée selon eux, une partie du budget de leur établissement au profit du groupe.

Bernard Bensaid est connu pour racheter des entreprises en difficulté dans plusieurs domaines d'activité, aussi bien des résidences de tourisme, des maisons de retraite que, plus récemment, des cliniques. "Le parquet communiquera à nouveau à l'issue de (sa) garde à vue", ajoute le procureur adjoint.

Manifestation devant la clinique

Son interpellation intervient ce lundi, alors que les salariés de la clinique mutualiste ont prévu de débrayer entre midi et 14 heures afin de dénoncer "une nouvelle ponction, de 2,7 millions d’euros" sur la structure en faveur du groupe Avec, "fragilisant gravement la trésorerie de la clinique." Un nouveau prêt qui porte à 9,2 millions d’euros la dette du groupe vis-à-vis du GHM, la somme exacte versée pour le rachat de ce dernier.

"Il ne me paraît pas éthique de priver un établissement de soins de sa trésorerie pour abonder d'autres structures du groupe", juge le docteur Nicolas Albin, président de la commission médicale du GHM et chef de l'Institut de cancérologie de l'établissement. Le médecin espère que l'interpellation du président du groupe retardera cette nouvelle ponction de trésorerie. Le conseil d'administration de l'union mutualiste pour la gestion du groupe hospitalier mutualiste doit se réunir à 10h30 ce lundi matin.

"Les missions de soins sont toujours remplies par le personnel soignant du GHM, rassure également le Dr Albin. Nous sommes toujours là et nous continuerons de travailler." L'adjoint à la Santé à la mairie de Grenoble, Pierre-André Juven, a lui réagi par voie de communiqué, apportant son "soutien sans faille à toutes celles et tous ceux qui se battent pour sauver la clinique mutualiste d’un dépeçage à bas bruit."

Il annonce que la Ville va interpeller une nouvelle fois l'Agence régionale de santé (ARS) et le ministère de la Santé sur la situation au sein du groupe. "Nous nous associons à la demande des organisations syndicales de placer la clinique mutualiste sous tutelle afin de protéger la structure d’abus financiers", complète-t-il, appelant à "agir avant qu’il ne soit trop tard".

Le groupe hospitalier mutualiste de Grenoble comprend plusieurs établissements dont la clinique mutualiste, l'institut de cancérologie Daniel Hollard et la clinique Chartreuse à Voiron, représentant plus d'un millier de salariés.

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