Avec la guerre en Ukraine, plus d'un million de personnes ont fui et près de 2 000 Ukrainiens ont été accueillis en Isère. Six mois après leur arrivée, certains d'entre eux sont toujours dans des logements provisoires. D'autres étapes, comme apprendre de la langue et trouver un emploi, demeurent indispensables pour les intégrer totalement.
Il y a six mois, la guerre commençait en Ukraine. Plus d’un million de réfugiés ukrainiens ont fui le pays, des centaines de milliers ont été accueillis en France dont 2 000 en Isère, selon les chiffres de la préfecture. Un chiffre qui continue de croître, plus lentement qu’avant, mais une quinzaine de personnes arrive encore chaque semaine.
Certains sont installés dans la région depuis plusieurs mois et s’intègrent petit à petit dans la société française. Mais il reste encore quelques étapes à franchir pour les intégrer totalement, comme parler la langue ou trouver un emploi.
On n’a pas de plan. On ne savait pas si on allait rester un mois ou un an. Et encore maintenant, si vous nous demandiez, on ne pourrait pas vous répondre
Pavel, réfugié ukrainien
C’est le cas de Margo et Pavel, un couple installé à Bernin en Isère. Margo et Pavel sont arrivés en France le 10 mars 2022 avec leur bébé, Gabrielle, née au deuxième jour de la guerre. Une explosion à proximité de leur immeuble les a poussés à fuir l’Ukraine. Après un long périple à travers cinq pays, ils arrivent en France, avec un sentiment de soulagement : "Après un long voyage et avec une situation tellement horrible, ça fait du bien. On était vraiment soulagés, comme si tu étais chez ta grand-mère où tu te sens en sécurité et tu as cette impression que tout ira bien", raconte Margo Roshchin.
Ils sont restés un jour. Les semaines passent, six mois après, ils y sont encore : "On n’a pas de plans. On ne savait pas si on allait rester un mois ou un an. Et encore maintenant, si vous nous demandiez, on ne pourrait pas vous répondre", confie Pavel, le compagnon de Margo.
Un manque de logements
Depuis leur arrivée en Isère, ils sont suivis par l’association "Accueil Migrant Grésivaudan". La mairie de Bernin leur prête l’appartement, de manière provisoire. Mais Pavel et Margo ne sont pas les seuls dans cette situation "incertaine".
Avec près de 2 000 réfugiés accueillis en Isère depuis le début de la guerre, ces aides ne suffisent pas : "En ce moment, on se trouve dans une période où il y a une vraie difficulté à gérer cet accueil, raconte Bénédicte Fages, la présidente de l’association Accueil migrant Grésivaudan, il n’y a pas de nouvelles infrastructures créées pour accueillir ces personnes. Il faut que l’on trouve des solutions. C’est compliqué", conclut la présidente de l’association.
La barrière de la langue et de l'emploi
Pour s’intégrer pleinement, le couple doit encore dépasser la barrière de la langue et trouver un emploi : "Je dirai que l’on est un peu à mi-chemin sur l’intégration, explique Patrick Favre, membre de l’association, la phase critique est de trouver du travail et ça je pense que ça va être plus facile au mois de septembre / octobre et réellement c’est l’élément clé pour l’intégration si ils ne veulent pas être dépendants des autres."
L’association "Accueil Migrants Grésivaudan" cherche toujours des relais et des familles prêtes à aider les réfugiés.