L’incendie de la mairie de Grenoble du 30 septembre est un acte criminel a annoncé Eric Vaillant, procureur de la République de Grenoble. Eric Piolle dénonce "un acte odieux" et annonce des effectifs supplémentaires pour la sécurité de l'hôtel de ville
Le laboratoire de la police scientifique a rendu ce lundi 7 octobre son rapport d'expertise, dans lequel il conclut que l’incendie de la mairie de Grenoble est d’origine criminelle.
Cette conclusion se fonde sur l'analyse d'un prélèvement effectué sur les lieux de l'incendie, qui révèle la présence d'un supercarburant.
Après l'analyse de ce prélèvement, les premiers éléments de l'enquête avaient d'abord privilégié la piste d'un incendie d'origine accidentelle.
Une enquête pour destruction volontaire par incendie
Ces nouvelles informations conduisent à modifier le cadre de l’enquête judiciaire en cours menée par le commissariat de police de Grenoble. L’enquête est désormais menée pour destruction volontaire par incendie, infraction punie de 10 ans d’emprisonnement.
"Les conclusions précises du laboratoire de police scientifique de Lyon sont les suivantes", précise le procureur :
« Au regard des éléments portés à notre connaissance, de nos analyses et de nos constatations, nous nous orientons sur un incendie volontaire avec épandage de supercarburant au niveau de l’accès central à la salle du conseil municipal.
Deux hypothèses sont possibles quant au déversement :
- L’incendiaire est parvenu à entrer dans la salle et a déversé du supercarburant à l’intérieur, au sol, devant l’entrée centrale. Le feu a ensuite gagné le mobilier présent (chaises rembourrées, boiserie du mur ...) et s’est propagé dans la pièce par les boiseries.
- L’incendiaire a déversé du supercarburant à l’intérieur du sas central, entre les deux portes et au sol, et l’a enflammé, sans entrer dans la salle du conseil municipal. Du supercarburant a coulé sous la porte, propageant ainsi le feu à l’intérieur de la pièce. Un déversement de l’extérieur du sas central, avec les deux portes fermées, est exclu.
Dans les deux cas, les fils électriques se trouvant dans cette zone ont subi les effets de l’incendie, mais n'en sont pas la cause. Un foyer secondaire a été repéré sur la droite de la pièce en entrant, près d’une porte latérale au niveau de la régie.
Eric Piolle, le maire de Grenoble, dénonce "un acte odieux"
"Cet incendie est une attaque en règle contre notre République, contre les valeurs de liberté et de dignité qui la fondent, contre les Grenobloises et les Grenoblois qui la font vivre au quotidien. je la condamne avec la plus grande force" a réagi en toute fin de soirée Eric Piolle qui exprime dans un communiqué sa colère : "Je souhaite que l'enquête fasse toute la lumière sur cet acte odieux.
Le maire de Grenoble par ailleurs annoncé le déploiement d'effectifs supplémentaires, "afin de renforcer la sécurité de l'hôtel de ville".