Pour certains, c'est une "verrue" qui défigure l'entrée de Grenoble. Pour d'autres, c'est un "spot du street-art". Déserté par l'Université en 2011, l'Institut Dolomieu va devenir résidence locative pour jeunes actifs en 2022. Début du chantier en décembre prochain.
L'Institut Dolomieu (géologie alpine) a été construit au début des années soixante. Juché sur les pentes de la Bastille, juste au-dessus du Musée dauphinois, il offre une vue imprenable sur Grenoble.En 2011, l'Université a déserté les lieux. Depuis, le site est devenu zone de paint-ball, décharge sauvage, mais aussi spot de street-art, de cosplay, et d'exploration urbaine. Il faut dire qu'il offre un décor incroyable pour tous les photophiles.
Pour les pouvoirs publics, c'est plutôt "un problème majeur dans le paysage" comme l'a dit Vincent Fristot, adjoint au maire de Grenoble chargé de l'urbanisme.
Bientôt une résidence pour jeunes actifs
Vendu aux enchères en 2016 pour 729 000 euros, Dolomieu va changer de visage prochainement.
La société AXIS, spécialisée dans la location meublée en ville, veut en effet commencer les travaux en décembre.
Après deux ans de chantier et pour 19 millions d'euros, l'ex-Institut va devenir "résidence locative pour jeunes actifs". Tout en conservant ses murs, puisque le bâtiment est classé.
Les 6 500 m² seront découpés en chambres, T1 et T2, avec des espaces communs de co-working. Et bar-restaurant panoramique au dernier étage.
Axis a déjà construit de telles résidences "Babel community" à Marseille et Montpellier.
Que va devenir le bâtiment voisin ?
Juste à côté de Dolomieu, l'Institut de Géographie Alpine reste lui aussi inoccupé depuis 2001.
Comme Dolomieu, il a été vendu aux enchères par l'Etat, et dès 2011. Pour plus d'un million d'euros. Mais depuis aucun projet n'a abouti.
Comment imaginer une résidence flambant neuve voisinant un squatt ?!
Pour Benoit Jobert, dirigeant-fondateur d'AXIS, "c'est aujourd'hui un vrai problème. Il est évident qu'il n'est pas possible d'ouvrir une résidence à côté d'un squatt. On va essayer de trouver une solution plus globale".
Eric Piolle, maire de Grenoble, n'est pas plus précis : "on espère qu' il y aura un effet d'entraînement sur l'Institut de Géographie Alpine".
Le feuilleton de la "verrue" grenobloise n'est peut-être pas tout à fait terminé.