Un hôpital de jour destiné aux psychopathologies du travail a ouvert ses portes à Seyssins, près de Grenoble (Isère), début 2021. Une quarantaine de patients, en moyenne, s'y rendent tous les jours après avoir éprouvé des souffrances dans l'exercice de leur métier.
Depuis six mois, une quarantaine de patients se rendent chaque jour à un hôpital de jour bien particulier, à Seyssins, près de Grenoble. Santé mentale, stress, troubles du sommeil... Le centre Psypro est dédié uniquement aux "psychopathologies" du travail.
Dans ce nouveau centre de près de 2 000 mètres carrés, deux psychiatres et une dizaine de psychologues interviennent auprès de patients, dont le travail leur a laissé des séquelles. De l'activité physique, de la relaxation, des ateliers, de la méditation, mais aussi des séances de psychothérapies leur sont proposés.
"L'originalité du projet est d'allier la psychothérapie par la parole à des outils tels que des approches corporelles, de l'activité physique adaptée ou de l'art-thérapie. Cela améliore le potentiel de changement pour en venir à une vraie transformation", explique Fanny Bearez, psychiatre dans la structure.
"Marcher un quart d'heure, c'était une victoire"
Les conditions d'admission ? Il faut avoir été diagnostiqué d'une souffrance au travail. Des pathologies qui touchent toutes les catégories, du manutentionnaire au chef d'entreprise.
J'ai aussi assimilé des notions que je n'avais pas intégrées, comme la gestion des émotions.
Stéphane, patient.
Stéphane, en arrêt de travail depuis deux ans suite à un burn-out, se rend à quelques occasions dans cet hôpital de jour. Il observe le chemin parcouru : "Je me souviens que la première chose que j'ai réussi à faire, c'est de marcher, de sortir de chez moi. Rien que de marcher un quart d'heure, c'était une victoire", se rappelle-t-il.
"Petit à petit, on comprend des choses, comment on en est arrivé là, par exemple. J'ai aussi assimilé des notions que je n'avais pas intégrées, comme la gestion des émotions", explique-t-il, tablier autour de la taille, au milieu d'un atelier cuisine.
Des maladies psychiques en hausse
Le groupe privé Clinipsy a investi plus de 2 millions d'euros dans ce bâtiment de 2 000 mètres carrés, situé sur les bords du Drac. Son ouverture a été facilitée par un partenariat avec les médecins de ville et le centre hospitalier psychiatrique de Saint-Égrève.
"Saint-Égrève a mis en place une consultation des psychopathologies du travail. Et nous, le groupe privé Clinipsy, avons porté le projet de cet hôpital de jour. Avec Saint-Égrève, nous avons construit une filière et on travaille ensemble sur ces sujets-là", raconte Céline Vigné, directrice générale du groupe.
En France, d'après les derniers chiffres de l'Assurance maladie publiés en 2020 sur l'année 2019, partiellement touchée par le Covid-19, le nombre de maladies professionnelles a augmenté, avec 50 392 cas. Les affections psychiques liées au travail ont, elles, augmenté de 6 %.