A l'occasion de la célébration de ses 400 ans, le couvent Sainte-Cécile de Grenoble accueille la collection de l’éditeur Jacques Glénat. Une exposition regroupant des chefs-d'œuvre mais aussi des objets intimes et anecdotiques pour raconter à la fois l'homme et le collectionneur.
Un voyage de la dynastie Tang à la BD moderne. À l'occasion des 400 ans du couvent Sainte-Cécile de Grenoble, siège des éditions Glénat depuis 2009, l'éditeur Jacques Glénat présente sa collection et ouvre les portes de son univers.
Au total, près de 150 pièces sont présentées au public : des porte-clés au tableau de maître, en passant par des objets du quotidien et des souvenirs intimes. Un véritable mélange éclectique qui reflète non seulement les goûts de l'éditeur, mais raconte aussi son histoire personnelle.
"Il y a des collectionneurs qui vivent enfermés chez eux dans le noir pour ne pas que la lumière abîme les dessins et les tableaux. Moi, je dis qu'une collection doit se partager. Mon bonheur, c'est de la constituer, de la partager et de la caresser, de la connaître, de la voir tous les jours et de la montrer aussi le plus possible autour de moi", précise l'éditeur Jacques Glénat.
Jacques Glénat est un collectionneur atypique en raison du caractère très varié de ses collections. (…) On va à la fois découvrir ce qu'on pourrait qualifier de chefs-d'œuvre, mais aussi des aspects intimes et anecdotiques.
Bruno Girveau, conservateur général du patrimoine et commissaire de l'exposition
Pour Bruno Girveau, conservateur général du patrimoine et commissaire de l'exposition, "Jacques Glénat est un collectionneur atypique en raison du caractère très varié de ses collections. C'est-à-dire qu'on va à la fois découvrir ce qu'on pourrait qualifier de chefs-d'œuvre, des tableaux de grands peintres, mais il n y a pas que ça. Il y a aussi des aspects intimes et anecdotiques puisque la première pièce qui ouvre la collection, ce sont des capsules de soda qu'enfant, il collectionnait avec sa sœur".
Rendre sa collection éternelle
Pour Jacques Glénat, collectionner n'est pas seulement une passion, mais surtout un acte de partage. Et pour aller plus loin dans cet esprit, le collectionneur ouvre pour la première fois les portes de son espace de travail au public.
C'est difficile pour un collectionneur de s'ouvrir, de se mettre nu et de montrer ce qu'il fait et ce qu'il a, mais moi, je suis partageur.
Jacques Glénat, collectionneur
"Il y a beaucoup de gens qui souhaitaient que je montre également les meubles de Hache, du coup, j'ai décidé de sacrifier mon bureau. (...) C'est difficile pour un collectionneur de s'ouvrir, de se mettre nu et de montrer ce qu'il fait et ce qu'il a, mais moi, je suis partageur", sourit Jacques Glénat.
Dans son bureau, des exemplaires de Mickey historiques. Mais aussi des objets liés à la montagne permettant de raconter l'histoire de la région. "Ça fait partie à la fois du patrimoine local dauphinois et grenoblois. Ce n'est pas par hasard que j'ai cherché des gravures de Rembrandt, c'est parce que j'estime qu'il dessinait aussi bien qu'André Franquin, créateur de Gaston Lagaffe."
Si la plupart des objets qui sont ici sont logés dans la fondation Glénat, justement, c'est parce que j'aimerais bien qu'ils soient éternels, c'est un rêve fou.
Jacques Glénat, collectionneur
Jacques Glénat n'envisage pas que sa collection soit réservée à sa famille. Le collectionneur espère qu'elle "perdure à travers les âges" et continue d'être admirée : "Si la plupart des objets qui sont ici sont logés dans la fondation Glénat, justement, c'est parce que j'aimerais bien qu'ils soient éternels, c'est un rêve fou. Mais en tout cas, je l'ai bien fait comprendre à mes enfants que ça ne serait pas pour eux, mais pour que le public continue à regarder ce que j'ai collectionné pendant 60 ans."
Le "portrait d'un homme complexe"
Ouverte au public jusqu'au 29 mars 2025, l'exposition est un parcours initiatique permettant de dessiner étape après étape le "portrait d'un homme complexe". "On ne peut pas expliquer le collectionneur sans expliquer l’homme à la fois dans ses goûts comme très bon vivant, mais aussi son métier, celui d'éditeur de bandes dessinées. C'est tout cela qui révèle au final la singularité de l'homme et de ses collections", décrit Bruno Girveau.
Pendant toute la période de célébration de ses 400 ans, de nombreuses collections sont à découvrir au couvent Sainte-Cécile de Grenoble, haut de 12 mètres et riche de 25 000 livres.