En Isère, une semaine après l’incendie qui a touché un immeuble de la rue Didier Kleber à Rives, treize familles attendent de retrouver leurs logements. Certaines ne retourneront pas chez elles avant plusieurs mois. Sur place, une enquête est toujours en cours.
"Je suis sortie tant bien que mal avec mon déambulateur" témoigne Léontine. Le 13 août dernier, un important incendie ravageait trois appartements ainsi que la partie de la toiture d’un immeuble situé au 115 rue Didier Kleber, à Rives, en Isère. Une semaine après, treize familles sinistrées attendent d’être relogées, suite à l’arrêté de mise en péril décidé par la mairie. Les habitants du bâtiment voisin, quant à eux, se plaignent de nombreux désagréments à la suite de l’incendie.
De 15 jours à 18 mois d’attente
D’abord accueillies dans le gymnase de Rives, les victimes de l’incendie ont ensuite été relogées. "Nous étions mi-août et tout était fermé. Il a été très difficile de trouver des logements ou des hôtels disponibles" affirme Missoko Touré, adjointe au maire de Rives, en charge des affaires sociales.
"Je suis très fatiguée, j’ai perdu tous mes repères" confie Léontine. Avec son époux, ils vivent dans une chambre à Moirans depuis une semaine. "On n’est pas mal ici mais ça ne vaut pas notre logement" martèle Maurice.
J’espère juste rentrer chez moi. Mais dans quel état mon appartement sera-t-il ?
un habitant sinistré
Ce logement temporaire est pris en charge par l’assurance du couple de retraités jusqu’à mercredi. La mairie de Rives s’engage à poursuivre la prise en charge jusqu’au jour du relogement. "Nous ne laisserons tomber personne" assure l'élue, à la recherche d'un logement meublé pour mettre à l'abri une famille pendant plus d'un mois.
Certaines familles devront attendre des mois avant de retrouver leurs appartements, de 15 jours à 18 mois en fonction du degré d’impact de l’incendie. Le sort de Léontine et Maurice, qui vivaient au rez-de-chaussée, dépendra des conclusions de l’expert mandaté par l’assurance.
"Une situation invivable"
Pendant ce temps, d’autres familles qui résident dans l’immeuble mitoyen, se plaignent de désagréments. Annie vit depuis plusieurs années au 135 rue Didier Kleber, un bâtiment construit en 2008. "Traumatisée" depuis l’incendie, elle affirme "être solidaire" de ses voisins en attente de relogement et dénonce parallèlement "une situation invivable".
Je vis dans un appartement aux volets fermés.
Annie, habitante de Rives
"Tous les débris des étages supérieurs ont été jetés au sol pour éteindre l’incendie" explique-t-elle. Depuis, il lui est impossible d’aérer son logement en raison d’une "odeur de brûlé qui prend à la gorge". Annie évoque également un risque sanitaire, en raison de "détritus alimentaires" qui se trouveraient sous les déchets.
Ce que j’attends, c’est qu’on accélère le plus possible l’évacuation de ces détritus.
Annie, habitante de Rives
Si les débris sont toujours sur place, c’est parce qu’une enquête est toujours en cours, ouverte par le parquet de Grenoble, pour déterminer les circonstances précises de l’incendie.