Presque invisibles à l’œil nu, elles peuvent se cacher dans tous les recoins de votre logement et sont surtout très difficiles à éradiquer. Les punaises de lit sont devenues un véritable fléau à Grenoble, en Isère, où leur présence a largement augmenté ces dernières années. Résultat : les sociétés d’extermination croulent sous les demandes.
"On a retrouvé des punaises de lit chez moi, mon épouse a été piquée dans la nuit", souffle Sylvain qui explique que cette découverte a été faite dès leur retour de vacances. Ces nuisibles provoquent des piqûres, des démangeaisons. Ils sont difficiles à éradiquer et peuvent même aller jusqu’à traumatiser celles et ceux qui ont la malchance de les rencontrer. Dans l’agglomération grenobloise, ce fléau peut toucher tout le monde et s’installer aussi bien "dans un HLM que dans un hôtel de luxe", précise Michaël Viret, le fondateur de la société de désinsectisation Alpes3D.
Un traitement coûteux et précis
Le coût d’une intervention est de 200 euros minimum, sachant qu’au moins trois passages sont nécessaires pour venir à bout de ces nuisibles. Bien protégé dans sa combinaison intégrale, son masque à gaz et son pulvérisateur, Geoffrey Pisanu effectue la quatrième intervention de la journée. Au programme : le traitement des sommiers, du sol, des matelas ou encore des plinthes.
"On demande aux personnes de rester dormir chez elles pendant le traitement", explique le technicien exterminateur, "la punaise de lit est attiré par le CO2 qu’on émet lorsqu’on respire. Cela leur indique une présence". La punaise de lit, qui se nourrit exclusivement de sang humain sortira donc de sa cachette, entrera en contact avec le produit et mourra.
"Les gens sont désespérés", ajoute Michaël Viret, "c’est un traitement très intrusif". Après l’intervention, les vêtements et le linge sont stockés pendant quatre jours dans un congélateur, à -45 degrés. En sept ans, le fondateur de cette société de désinsectisation a vu sa demande exploser.
On voit de plus en plus de punaises de lit.
Michaël Viret, le fondateur de la société de désinsectisation Alpes3D
"En 2016, on faisait un traitement par semaine. Aujourd’hui, nous en faisons 5 à 6 par jour", poursuit le spécialiste. Contre ce fléau, aucun traitement préventif n’existe. Mais il y a quelques bons gestes à adopter.
Que faire face aux punaises de lit ?
"Les piqûres de punaises de lit ressemblent fortement à celles des moustiques (...) en ligne ou regroupées", explique Géraldine Coutelen, pharmacienne. Le traitement est d’ailleurs le même que pour les piqûres de moustiques selon cette professionnelle de santé qui préconise des "antihistaminiques si c’est trop important ou encore des gels calmants."
Il faut savoir que la punaise de lit ne génère aucune pathologie.
Géraldine Coutelen, pharmacienne
Le tourisme, l’achat de vêtements de seconde main ou encore de meubles d’occasion sont autant de risques d’accueillir des punaises de lit chez soi. "Pensez à traiter ces vêtements avant de les porter", conseille la pharmacienne. "Il faut bien aérer et ouvrir toutes les pièces de la maison car les punaises de lit aiment les ambiances humides et sombres. Il faut retourner son matelas assez régulièrement, aspirer votre logement et changer les sacs d’aspirateurs". Si vous êtes confrontés aux punaises de lit et que vous aspirez votre logement, mettez immédiatement le sac d’aspirateur dans un sac plastique et jetez-le.
Personne n’est à l’abri : selon un récent rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, plus d’un ménage sur dix a déjà été infesté par des punaises de lit depuis 2017.
