Deux rixes, survenues dans la nuit de samedi à dimanche lors d'une fête de village à Murinais (Isère), ont fait au moins six blessés, a indiqué le parquet de Grenoble ce jeudi. Une enquête est en cours pour identifier les auteurs de ces violences.
Que s'est-il passé lors du "Bal des farmers" de Murinais ? Dans la nuit du samedi 25 au dimanche 26 mai, deux rixes ont éclaté au cours de cette fête de village, en Isère. Au moins six personnes ont été blessées, selon les premiers éléments de l'enquête communiqués par le parquet de Grenoble ce jeudi.
"Quatre jours après les faits et après les nombreuses auditions et investigations déjà effectuées, nous en savons un peu plus sur les violences commises à Murinais", indique le procureur de la République, Eric Vaillant, soulignant toutefois qu'"un important travail reste à accomplir par les gendarmes et le parquet pour cerner au plus près la vérité des faits."
Un mineur blessé à la tête
Les faits se sont produits lors d'une fête organisée par de jeunes agriculteurs du secteur. Trois jeunes hommes, présents au bal avec leurs amies, ont alors convié cinq de leurs amis habitant un quartier sensible de Saint-Marcellin. À leur arrivée, aux environs de 22h30, l'un d'entre eux a eu un différend avec un agriculteur à la sortie de la salle des fêtes.
"Un coup de tête a été donné, les deux protagonistes s’accusant mutuellement de ce geste et d’être à l’origine de l’altercation", détaille le procureur. C'est alors qu'une première bagarre a éclaté. Un adolescent de 15 ans, originaire de Saint-Marcellin, a été blessé à la tête, "possiblement par une barre de fer". Le mineur a fait l'objet d'une incapacité totale de travail (ITT) de trois jours.
"Propos racistes et homophobes"
Quinze hommes seraient ensuite arrivés à Murinais à bord de trois voitures après que le groupe de jeunes de Saint-Marcellin les a appelés à l'aide. Une seconde rixe "avec des barres de fer" a rapidement débuté, faisant six autres blessés. Deux blessés ont fait l'objet d'ITT d'une durée d'un jour pour l'un et douze jours pour l'autre. Ce dernier, un homme d'une vingtaine d'années habitant Murinais, a été hospitalisé après avoir été roué de coups.
"Des propos racistes et homophobes sont allégués dans chacun des deux camps qui se sont opposés, celui des participants à la soirée organisée par les jeunes agriculteurs d’un côté et celui d’habitants originaires d’un quartier sensible de Saint-Marcellin de l’autre", précise M. Vaillant, appelant à une poursuite des investigations "dans le calme, sans nouveaux incidents."
Versions contradictoires
"Compte tenu du nombre d'intervenants, d’une part, de l’existence de deux rixes distinctes, d’autre part, et de plusieurs versions contradictoires, enfin, nul ne peut prétendre encore, à ce stade de l’enquête, disposer d’une vision complète des faits conforme à ce qui s’est réellement passé", rappelle le magistrat.
L'enquête, menée par la brigade des recherches et la compagnie de gendarmerie de Saint-Marcellin sous la direction du parquet de Grenoble, se poursuit pour identifier les auteurs des violences dans les deux camps qui se sont opposés.