Mobilisation pro-palestinienne à Grenoble : des étudiants font un sit-in et bloquent le tramway pour dénoncer un "génocide en cours à Gaza"

Des étudiants et enseignants de l'université de Grenoble se sont mobilisés devant Sciences Po ce mardi pour demander notamment un "cessez-le-feu immédiat à Gaza". Ils ont bloqué la circulation du tramway pendant une heure, à la mi-journée, déployant un drapeau palestinien sur les voies.

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La mobilisation en faveur de la cause palestinienne gagne l'université Grenoble-Alpes. Environ 200 personnes ont participé, mardi 30 avril, à un "sit-in" sur les voies du tramway en face de Sciences Po. "Enfant de Gaza, enfant de Palestine, c'est l'humanité qu'on assassine", ont scandé les participants qui ont bloqué la circulation entre midi et 13 heures, déployant un large drapeau palestinien sur les voies du tramway.

Inspirés par la contestation pro-Gaza à la Sorbonne, Sciences-Po Paris ou sur les campus américains, des étudiants ou encore des enseignants grenoblois se sont rassemblés à la mi-journée. a a lancé un élan et on se sent obligés de suivre le mouvement, surtout en tant qu'étudiants en institut d'études politiques, c'est de notre responsabilité", selon Marilou, étudiante à Sciences-Po Grenoble. Les manifestants ont repris des slogans accusant l'Etat et les universités d'être "silencieux" et "complices" du "génocide en cours à Gaza".

Partenariat critiqué avec une université israélienne

"L'université de Grenoble a un rôle à jouer pour mettre fin au génocide en cours en Palestine. Jusqu'à présent, l'université réprime la mobilisation, empêche l'expression. Les rassemblements précédents, qui étaient de simples minutes de silence, ont été interdits alors qu'il n'y avait rien à leur reprocher", regrette Robinson Rossi, président de l'Union étudiante de Grenoble, l'un des syndicats ayant appelé à la mobilisation.

Les organisateurs demandent notamment "un cessez-le-feu immédiat et permanent" à Gaza ainsi qu'un "embargo total sur les armes à Israël" alors que l'offensive en Palestine aurait fait 34 535 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas et provoqué un déplacement massif de population.

A l'échelle locale, ils ont également réclamé la fin du partenariat noué en 2023 entre la faculté de Grenoble et l'Université du Néguev Ben-Gourion. "C'est une manière extrêmement simple, pacifique, sans impact sur la population, de dire stop à l'Etat d'Israël", estime Robinson Rossi.

"Il est très compliqué pour un universitaire de s'exprimer"

"Il y a une tradition de liberté d'expression et de mobilisation sur les campus pour un certain nombre de causes, notamment contre la guerre. (...) C'est important de se mobiliser pour montrer qu'on devrait toujours avoir le droit de manifester pour une cause qu'on estime juste", fait valoir Samuel Lefourn, maître de conférence en mathématiques à l'université Grenoble-Alpes, dénonçant des "entraves" à l'expression des enseignants sur la guerre entre Israël et le Hamas.

"Une circulaire du gouvernement assimile toute dénonciation des actions de l'Etat d'Israël à de l'antisémitisme, voire de l'apologie du terrorisme, ce qui rend très compliqué pour un universitaire de s'exprimer. On risque d'être sanctionné pour cela", déplore-t-il. Cette lettre de la ministre de l'Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, rendue publique le 9 octobre, demande aux présidents d'université de "prendre toutes les mesures nécessaires" pour "veiller au respect de la loi et des principes républicains" face à des "dérives", après les attaques du Hamas sur Israël.

A Grenoble, la manifestation s'est achevée à la mi-journée, dans le calme. Les étudiants mobilisés comptent également intégrer le cortège du 1er mai pour mettre en avant la question palestinienne.

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