Après le signalement d'un cas de dengue à Grenoble, une opération de démoustication a bien eu lieu dans la nuit du 4 au 5 septembre dans l'Ile Verte. Dans ce quartier infesté de moustiques, les riverains sont partagés entre soulagement et questionnements face à la toxicité des produits utilisés.
Dans la nuit du 4 au 5 septembre, nous avons suivi l'équipe spécialisée de l'EIRAD la nuit passée dans le quartier de l'Ile Verte. C'est en effet l'Entente Interdépartementale Rhône-Alpes pour la Démoustication qui a été chargée de mener l'opération. Il est trois heures du matin quand les "démoustiqueurs" démarrent l'opération. L'heure la plus propice pour anéantir le terrible tigre. Combinaisons, gants et masques à gaz, les hommes se préparent. Il est conseillé aux habitants de rester à l'intérieur jusqu'à 30 minutes après la vaporisation, de fermer les fenêtres et même de nettoyer les jouets des enfants restés dehors. Deux hommes à pied et une voiture sillonnent le quartier pendant une heure, dans un périmètre de 150 mètres autour du lieu fréquenté par la personne infectée par la dengue.
Le deuxième cas de l'agglo
C'est le deuxième cas dans l'agglomération grenobloise après celui déclaré à Seyssinet-Pariset en août dernier. L'opération de pulvérisation a été décidée par l'ARS, l'Agence Régionale de Santé, pour éviter la propagation de maladies comme la dengue, le zika, ou le chikungunya. Cette opération de démoustication est la dixième pratiquée dans la région Auvergne Rhône Alpes depuis le début de l'été.Réactions contrastées des riverains
Nous sommes retournés dans le quartier de l'Ile Verte ce matin au réveil. L'épandage d'insecticide n'a pas laissé de traces, mais il a beaucoup fait réagir les riverains. Certains sont bien sûr soulagés, mais d'autres expriment des craintes vis-à-vis des produits utilisés. Ceux-ci peuvent en effet entraîner des effets secondaires : toux, brûlures, vertige, maux de tête ou nausées.En dehors de ces événements exceptionnels, l'Union de quartier de l'Ile Verte lutte contre les moustiques à son échelle : elle demande aux riverains d'éliminer les eaux stagnantes de leurs jardins, et privilégie des méthodes naturelles. Comme la réintroduction de mésanges ou de chauve-souris.
La proposition a été retenue dans le budget participatif de Grenoble il y a deux ans. 500 perchoirs ont été installés dans toute la ville.