Les téléphériques urbains ont débarqué dans plusieurs villes de France ces dernières années, comme Toulouse, Brest ou encore La Réunion. Ces cabines, imaginées et fabriquées en Isère, s’exportent dans le monde entier avec, à la clé, un gain de temps pour les usagers et aussi un impact environnemental moindre.
C'est aux Avenières, dans un atelier situé dans le nord du département de l'Isère qu'elles sont fabriquées. Dans cette fabrique, cela fait bien longtemps que les télécabines ne prennent plus seulement la route des pistes de ski : depuis des années, elles font leur ascension dans les plus grandes villes de la planète.
La première au monde à s’être équipée est Medellin, en Colombie, en 2004. Là, l’objectif était de désenclaver une partie de la population de la ville isolée sur une colline : "On se rend compte que ce mode de transport répond à un grand nombre d’enjeux. Il franchit des obstacles. On franchit soit de la déclinaison comme à Medellin ou des montagnes, on franchit une rivière comme à New York, on franchit des villes, des fleuves, des voies ferrées... On se rend compte à quel point on est pertinent dans le franchissement des obstacles", explique Fabien Felli, le président de Poma.
Désenclaver les populations et désengorger les routes
D’abord la Colombie, puis New-York. Aujourd’hui, 70 % de la production de l’usine s’exporte dans les quatre coins du monde. En France, le premier téléphérique à s’être envolé hors zone montagneuse est celui de Brest en 2016. D'ici quelques mois, la ville d’Ajaccio va également en être équipée. Sur l'île de beauté, l'objectif est de désengorger les routes.
"L’intérêt d’Ajaccio, c’est de se positionner et de se tourner définitivement vers l’avenir avec un mode de transport qui répond aux enjeux d’aujourd’hui et aux enjeux de demain. Le but, c’est de décongestionner avec des solutions de transport et on fait partie du panel des solutions de transport possible", dit Fabien Felli.
Une fabrication 100 % made in France
En 20 ans, le téléphérique urbain s’est démocratisé et représente environ 30 % du chiffre d’affaires du leader français. Ce mode de transport ressemble de plus en plus aux transports du quotidien, tels que les bus ou les métros : "On a la capacité de pouvoir proposer des portes coulissantes comme un métro où on est absolument sécuritaire. On est sur un modèle ou les portes ne rentrent pas à l’intérieur donc il n’y a aucun obstacle potentiel à la fermeture des portes", ajoute le président de Poma.
Un mode de transport doux, écologique et made in France. L’atelier et le bureau d’étude se situent en Isère : "Ce sont des cabines qui sont entièrement fabriquées en France et qui peuvent être recyclées à 95 %, nous dit Wissam El Moukhal, le directeur du site Sigma, l'atelier isérois de Poma. La cabine, le jour où elle ne sera plus mise en exploitation, elle sera recyclée et les composants repartiront dans l’industrie ou autre."
À Toulouse, se déplacer dans le ciel a coûté 110 millions d’euros en 2022 contre 3 milliards d’euros de prévus pour la nouvelle ligne de métro.