Ce vendredi matin, une cinquantaine de personnes ont bloqué les entrées du siège de la Métropole à Grenoble. Ils protestent contre le projet de réaménagement de la rue Jeanne d’Arc qui prévoit notamment la suppression de places de parking, qui fait craindre aux commerçants une baisse de la fréquentation.
Plusieurs dizaines de personnes se sont réunies avec des banderoles et des fumigènes, ce vendredi 8 novembre au matin, devant le siège de la Métropole de Grenoble, où devait débuter un conseil métropolitain à 10 heures. Des personnes issues du collectif "Touche pas à ma place" protestaient contre le projet de réaménagement de l’avenue Jeanne d'Arc, porté par la Ville et la Métropole.
Ce projet prévoit notamment des trottoirs plus larges, une piste cyclable à double sens, une chaussée permettant le croisement des bus, mais aussi la suppression de 120 places de stationnement sur les 180 existantes.
Crainte pour les commerçants et les habitants
Certains habitants s’inquiètent de la suppression de ces places : "Supprimer des places de parking, c’est terrible, car il n'y a aucune alternative dans le quartier pour aller se garer dans un parking qui fonctionne, il faut aller à presque deux kilomètres", déplore Jean-Marc Usseglio, résident de l'avenue depuis 42 ans. "Plus de bus après 20h30, plus de places de parking... On tue la vie sociale de chaque individu, on tue la vie sociale collective. C’est un projet absurde, cher et complétement inadapté."
Ce projet est impensable aussi pour certains commerçants de la rue qui, de leur côté, craignent une baisse drastique de leur chiffre d’affaires : "70 %, voire 90 %, de mes clients viennent en voiture, soit en allant au travail, soit en rentrant le soir. Donc s’il n’y a pas de places de parking, ils ne vont plus s’arrêter chez moi. Il y a un autre bureau de tabac qui n’est pas très loin de mon commerce donc il y a de fortes chances pour que je sois obligée de fermer mon tabac", déplore Jessica Sethi, buraliste de l’avenue Jeanne d’Arc.
Favoriser les déplacements
Pour la Ville de Grenoble, cette réhabilitation est nécessaire pour favoriser les déplacements et lutter contre la pollution atmosphérique : "On va améliorer toutes les mobilités, dit Gilles Namur, adjoint au maire de Grenoble chargé des espaces publics et des mobilités. Les trottoirs vont être plus larges, plus confortables, compatibles avec des accès PMR. Et on va enfin permettre à des cyclistes de rouler sur cette rue, car aujourd’hui ils ne le peuvent pas. En revanche, il n’y a pas de baguette magique, on ne peut pas maintenir le stationnement. Surtout que dans cette rue, il y a énormément de stationnement en épi, ça prend beaucoup de place. On ne peut pas maintenir du stationnement, et faire des trottoirs larges et planter des arbres."
De leur côté, les membres du collectif rappellent qu’ils ne sont pas contre un projet de réhabilitation de l’avenue.
Si le projet est encore susceptible d'être légèrement modifié, les travaux doivent débuter janvier 2025 pour une durée de quatre ans et un coût estimé à 6 millions d'euros.