L'église Saint-Jean, édifice des années 1960 à l'architecture étonnante, doit faire l'objet de lourds travaux, notamment la réfection de la toiture. Le diocèse de Grenoble lance un appel aux dons via la Fondation du patrimoine pour aider à financer cette restauration chiffrée à 1,2 million d'euros.
Elle apparaît, au bord du boulevard Joseph-Vallier, telle une soucoupe volante posée sur 19 pilotis. L'église Saint-Jean est un monument emblématique de Grenoble avec sa forme circulaire et son couronnement de neuf fenêtres au sommet. Conçu en 1963 par l'architecte Maurice Blanc, l'édifice en béton s'inscrit dans le courant de l'architecture moderne, caractéristique de l'époque.
À l'intérieur, son plan circulaire permet d'accueillir 800 personnes pour des offices religieux ou des concerts. Le père Jean-Baptiste Vian, qui officie dans cette église depuis des années, a vu son état se dégrader au fil du temps. "On voit régulièrement de l'eau qui tombe, qui laisse des traces sur les murs et sur le toit. C'est un bien que les anciens nous ont légué et il faut l'entretenir. Tout ce qu'on a, on essaye d'en prendre soin", témoigne le prêtre de la paroisse Saint-Jean XXIII.
De lourds travaux
Reconstruite en 1979 à la suite de problèmes d'infiltrations, la toiture en bardeau canadien, à base d'asphalte, arrive à bout de souffle. Spécialiste des édifices religieux, l'architecte Pierre Douillet a ausculté les 1 700 m² de toiture qu'il va falloir remplacer par un nouveau matériau d'une durée de vie d'un siècle.
"Des rustines ont été réalisées ces dernières années pour reprendre les parties défectueuses du bardeau d'asphalte qui est complètement cuit. Il a fait son temps", constate-t-il. "Ce type de matériau a une durée de vie assez restreinte, de l'ordre de 30 ou 40 ans. L'idée serait de le remplacer par un matériau plus pérenne. (...) Pour éviter d'intervenir tous les 30 ans, le maître d'ouvrage aimerait utiliser soit le zinc ou peut-être l'inox qui vieillit très bien."
L'acoustique incomparable de l'église Saint-Jean, qui accueille régulièrement des événements culturels, apporte à la paroisse quelques recettes, largement insuffisantes pour faire face au coût des travaux. Outre la réfection de la toiture, il faut également restaurer le béton armé sur la façade, conformer l'édifice aux normes électriques et installer un accès pour les personnes handicapées.
Une collecte de dons ouverte
Le diocèse de Grenoble, propriétaire du bâtiment, ne bénéficie d'aucune subvention de l'Etat pour cette restauration, l'église ayant été construite après 1905. Il en appelle donc à la générosité du public, via une collecte ouverte sur le site de la Fondation du patrimoine, pour financer les travaux estimés à 1,2 million d'euros.
"Cette église fait partie du patrimoine chrétien à Grenoble et en Isère. Nous avons signé mercredi [18 octobre] une convention avec la Fondation du patrimoine pour lancer une recherche de fonds pour les différents travaux. (...) Par ce biais, on espère toucher un public beaucoup plus large que les paroissiens : des personnes du monde de la culture, de l'architecture", souhaite Antoine Argod, responsable de l'immobilier du diocèse.
Soutenu par le département avec le label "patrimoine religieux du XXe siècle", le diocèse de Grenoble espère lever 250 000 euros de dons pour la résurrection de l'église Saint-Jean, la plus étonnante de la capitale des Alpes.