Pour le troisième samedi consécutif, une manifestation était organisée ce samedi 31 juillet à Grenoble, comme dans de nombreuses villes de France, contre l'extension du pass sanitaire et au nom de la "liberté". Nous avons recueilli la parole de manifestants au sein du cortège.
Environ 2.000 personnes selon la police, plus du double selon les organisateurs, ont pris part ce samedi à une nouvelle manifestation anti pass sanitaire à Grenoble. La troisième ce mois-ci. Dans le cortège, des personnes de tous âges et de toutes professions. Nous avons recueilli quelques témoignages.
Une atteinte à la liberté
Tous les manifestants que nous avons rencontré dans le cortège étaient présents avant tout pour "défendre" leur "liberté". "Le pass sanitaire, c'est anti social" explique Marie-Jeanne, retraitée de la santé, qui veut garder "la liberté de vivre comme j'ai envie de vivre". Un peu plus loin dans le cortège, René, gilet jaune de la première heure, qui explique fièrement avoir fait "14 mois de prison pour outrages" depuis 20 ans qu'il milite "contre les dérives de la justice", aujourd'hui il dit s'attaquer "aux dérives des institutions". Loïc, ingénieur, est venu accompagné de ses deux enfants pendant que sa femme travaille. Il dénonce les menaces sur l'emploi pour les personnes en contact avec le public qui ne seraient pas vaccinées, "une extorsion de consentement" estime-t-il.
Anti vaccin et complotistes dans le cortège
Dans le cortège aussi de nombreux anti vaccin et des complotistes comme ces étudiantes qui refusent de s'exprimer devant la presse et accusent les médias de diffuser "des mensonges". Michelle, retraitée, prend à partie notre journaliste lorsqu'elle parle du vaccin, "ce n'est pas un vaccin, arrêtez de dire vaccin" pour elle, pas de doute possible, "c'est une machination".
La manifestation s'est terminée aux alentours de 17 heures place de Verdun après un arrêt devant l'Hôtel de ville vers 16 heures. Des CRS étaient présents. Il n'y a pas eu de débordement.
Les morts du Covid sont des personnes non vaccinées dans près de 80% des cas
Les personnes non vaccinées contre le Covid-19 représentent environ 85% des malades hospitalisés en France, y compris en réanimation, et 78% des décès dus au virus, selon une étude publiée vendredi.
La France a dépassé mardi soir le seuil de 50% de sa population entièrement vaccinée, un niveau toutefois encore éloigné du seuil d'immunité collective évalué à environ 90% avec le nouveau variant Delta.
Selon les résultats d'une étude Harris Interactive pour LCI réalisée fin juillet et publiée vendredi, 4 Français sur 10 déclarent soutenir les manifestations contre le pass sanitaire.
Parmi les Français qui soutiennent les rassemblements, 65% justifient leur soutien par "l'impression de se voir imposer ce qu'ils doivent faire, de ne pas avoir le choix".
D'après un autre sondage Ipsos-Sopra Steria pour franceinfo et Le Parisien du 16 juillet, 62% des Français se disaient favorables au pass sanitaire pour entrer dans les lieux publics et 69% à la vaccination obligatoire pour les soignants.