Après l'agression d'un professeur du lycée Vaucanson à Grenoble (Isère), enseignants et personnels de l'établissement sont entrés en grève vendredi 23 novembre. Le mouvement se poursuit ce lundi, alors qu'ils demandent davantage de moyens humains au rectorat.
Dans la journée du jeudi 21 novembre, un professeur du lycée Vaucanson a été agressé physiquement près de son établissement de Grenoble, qui accueille plus de 1 200 élèves. Une agression qui a poussé de nombreux personnels de ce lycée polyvalent à faire grève vendredi. Le mouvement devrait être reconduit ce lundi 25 novembre.
Une enquête a été ouverte et devra déterminer un éventuel lien entre cette agression et la profession de la victime. La quasi totalité des enseignants a donc fait grève vendredi. Pour eux, ce dernier incident est un point de rupture pour cet établissement et illustre le climat tendu de ce lycée.
"On ne peut pas nier que nous sommes entre deux cités où il y a du trafic. Nous avons déjà eu au coin (de l'établissement) des dealers qui s'étaient installés. Notre chef d'établissement a fait ce qu'il fallait pour qu'ils soient évacués, heureusement. Mais il y a une pression de part et d'autre du lycée. Nous avons déjà eu des intrusions sur le stade où les élèves font du sport. Ça relève de la sécurité extérieure, ce n'est pas propre à l'intérieur du lycée. On fait déjà ce qu'on peut à l'intérieur", a expliqué une enseignante.
Corps enseignant et personnels administratifs ont manifesté une partie de la journée de vendredi devant la porte du lycée, banderoles à la main pour demander davantage de moyens : "Ça fait des années que nous dénonçons le manque de moyens humains dans cet établissement. Nous étions encore, il y a 15 jours, au rectorat pour porter nos revendications en termes de surveillants, CPE et proviseur adjoint. Nous avons reçu une fin de non-recevoir, disant que nous étions dotés tout à fait normalement. Malheureusement, il a fallu cet incident pour nous mettre en grève de nouveau", a déploré Rémy Adam, professeur de lettres et histoire.
Les élèves en soutien des professeurs
Ce sentiment d'insuffisance est également partagé par une partie des élèves : "Il y a une solidarité. Ces problèmes pourraient arriver à chacun d'entre nous. D'ailleurs, des élèves ont également fait l'objet de problèmes, d'agressions depuis des mois. Là aussi, nous avons déjà alerté sur cette situation. Il y a eu des intrusions dans l'établissement", continue le professeur.
"On demande la même chose, que ce soit plus de personnels pour avoir davantage de sécurité, mais aussi on demande un meilleur accompagnement dans l'apprentissage, parce que certaines classes n'ont pas de professeur, raconte Allan, lycéen en terminale. On demande aussi un minimum de confort, parce que le manque de personnel amène à beaucoup de dégradations dans le lycée. Beaucoup d'endroits sont fermés, d'autre abîmés ou le matériel n'est parfois pas fonctionnel. Au final, on se retrouve à ne pas pouvoir travailler comme on le devrait."
Reçus par le directeur académique à la mi-journée, les enseignants ont obtenu un poste de CPE, deux postes de surveillants supplémentaires et l'arrivée possible de deux services civiques. Mais comme il s'agit de mesures provisoires, les professeurs ont décidé de la poursuite du mouvement de grève lundi.