Depuis plusieurs mois, de nombreux actes de sabotage, contre des équipements publics ou privés, ont été perpetrés dans la région Auvergne-Rhône-Alpes. Toujours revendiqués par une mouvance anarcho-autonome, reste à établir désormais si un ou plusieurs groupes se cachent derrière le mouvement.
Saint-Laurent-sous-Coiron (Ardèche), Piegros-la-Clastre (Drôme), Grenoble (Isère)... Depuis quelques mois, la liste des lieux touchés par des actes de sabotages commis par une mouvance anarcho-autonome s'allonge. Ces dégradations contre des équipements publics ou privés conduisent les autorités à ouvrir plusieurs enquêtes.
Dernier sabotage en date : l'incendie d'une antenne relais de TDF à Saint-Laurent-sous-Coiron, en Ardèche, dans la nuit du 19 au 20 juillet 2017. Plus de 165.000 foyers ont été privés de TNT et des antennes de Radio France et NRJ, sans compter les 40 000 usagers de SFR privés de réseau.
Suite à cet incident, le Parquet de Privas a ouvert une enquête et saisi la section de recherches de Grenoble. Les incendiaires "étaient très bien organisés et savaient très bien ce qu'ils faisaient", assure une source judiciaire, "ils n'ont pas visé ce site au hasard. Mais pour l'instant, on a peu de pistes".
Ce n'est pas le premier acte du genre dans le secteur. Dans la nuit du 14 au 15 juin, un autre pylône de TDF, à Piegros-la-Clastre, dans la Drôme voisine, avait été visé par un incendie. Et dans la nuit du 8 au 9 juin, c'est un local du distributeur d'électricité Enedis qui partait en fumée, à Crest, encore dans la Drôme. A chaque fois, un communiqué diffusé sur le site internet Indymedia, proche de la gauche radicale, a revendiqué l'action.
Le parquet de Valence a lui aussi ouvert une enquête, confiée également aux gendarmes de Grenoble.
Grenoble comme point de départ ?
Grenoble serait-elle donc le centre névralgique des opérations de ce mouvement anarcho-libertaire? Tout a commencé en mars dernier, quand un local du parti Les Républicains a été saccagé pour lutter contre "les sentinelles de l'ordre marchand". Quelques jours plus tard, sept véhicules étaient incendiés, dont trois du centre communal d'action social (CCAS) de Grenoble, accusé de "cogérer la misère".
Vint ensuite le tour de la Métropole de Grenoble qui était visée avec sept véhicules brûlés. Cette fois-ci, le communiqué revendiquait cette action au nom de la lutte contre les "sites de stockage et d'exploitation de la ressource humaine". Le 11 avril, 185 composteurs du réseau de tramway ont été dégradés, avant que 11 véhicules d'Enedis ne soient incendiés, le 30 mai, au nom de la lutte contre "un des mille avatars de l'infrastructure capitaliste".
" Une pensée intellectuelle commune "
La Police judiciaire et la Sûreté départementale ont été chargées d'enquêter. En mai, une source proche du dossier faisait part de son "inquiétude" face à "ce type d'actions ciblées", une nouveauté à Grenoble.