L'ancien député de l'Isère Olivier Véran a été nommé lundi porte-parole du gouvernement à l'issue du remaniement. Il remplace Olivia Grégoire qui va rejoindre Bercy.
Des Relations avec le Parlement au porte-parolat du gouvernement. Olivier Véran fera bien partie de la nouvelle équipe d'Elisabeth Borne, dont la composition a été annoncée lundi 4 juillet.
L'Isérois va remplacer Olivia Grégoire pour devenir porte-parole du gouvernement "chargé du renouveau démocratique", a indiqué l'Elysée dans un communiqué, alors que les dernières élections législatives se sont caractérisées par une abstention record. "Notre responsabilité, c'est de rendre audible notre action" et "j'ai à cœur de parler vrai, de parler juste", a lancé l'ex-socialiste lors de la passation lundi avec Olivia Grégoire.
Cette dernière est nommée ministre déléguée chargée des PME, du commerce, de l'artisanat et du tourisme. C'est Franck Riester, ancien ministre délégué chargé de l'Attractivité et du Commerce extérieur sous le premier quinquennat d'Emmanuel Macron, qui sera en charge des Relations avec le Parlement à l'issue du remaniement.
Des relations "un peu rugueuses" avec l'opposition
Réélu député de l'Isère en juin, Olivier Véran était perçu par certains comme à contre-emploi aux Relations avec le Parlement. Un membre de la majorité reconnaît qu'après des "relations un peu rugueuses" pendant la crise sanitaire, "les oppositions n'ont pas montré ces dernières semaines qu'elles étaient prêtes à discuter sereinement avec lui".
Un constat validé par Sébastien Chenu, député Rassemblement national du Nord, qui a salué sur franceinfo le changement de poste d'Olivier Véran. "Le départ d'Olivier Véran des Relations avec le Parlement est une bonne chose", a-t-il déclaré, estimant que l'ancien ministre de la Santé n'avait "pas envie" d'avoir des relations avec les députés RN.
A 42 ans, Olivier Véran s'impose comme une pièce maîtresse du gouvernement. A seulement une décennie mais déjà des années-lumière du jeune député élu en 2012, qui n'entendait pas faire plus d'un ou deux mandats. "Il est clair dans son expression, enthousiaste, a du charisme et un bon sens de la communication", juge alors la députée socialiste locale Geneviève Fioraso, qui en fait son suppléant avant d'être nommée à l'Enseignement supérieur sous François Hollande.
"Le cœur à gauche"
Fils d'un ingénieur et d'une prof d'anglais, aide-soignant en Ehpad au début de ses études, disant avoir "le cœur à gauche" bien que "jamais encarté" auparavant, il défend au Palais Bourbon les salles de shoot, pourfend l'intérim médical. Il finit par obtenir une place de rapporteur sur la loi santé de Marisol Touraine, qui lui permet de se distinguer par ses amendements contre l'anorexie des mannequins.
Contraint de rendre le siège à sa titulaire en 2015, il se rapproche du ministre de l'Economie Emmanuel Macron, et adhère l'année suivante à En Marche! avant de devenir le référent santé du candidat à la présidentielle.
Les portes du ministère s'ouvrent finalement pour lui en 2020, lorsque Mme Buzyn doit remplacer en catastrophe Benjamin Griveaux dans une course à la mairie de Paris qui tourne au fiasco.
Ministre du Covid
Olivier Véran s'illustre d'emblée par un simple graphique, dessiné en direct sur une chaîne d'info pour expliquer que l'objectif est "d'aplatir la courbe" du virus afin d'éviter la saturation des services de réanimation.
Son visage devient connu de tous, mais l'exercice le réduit au rôle de ministre du Covid. Sans loi à son nom, il peut tout de même s'enorgueillir de la création d'une cinquième branche de la Sécurité sociale et des hausses de salaires "historiques" du "Ségur de la santé".
Pianiste amateur à ses heures, le ministre trépignait de changer enfin de partition. Né à Grenoble, le diplômé de Sciences Po y revient souvent voir ses deux enfants, restés avec son ex-femme, une gynécologue-obstétricienne. Une vie presque ordinaire, si ce n'est l'enquête pendante de la Cour de justice de la République sur la gestion du Covid.