Le SMTC devrait bientôt devenir le SMMAG. Mais concrètement, derrière ces acronymes un peu difficiles à déchiffrer, qu'est qui va changer pour les usagers ? On tente vous l’expliquer dans cet article.
Le SMTC devient... le SMMAG. Un changement de syndicat des transports en commun présenté par les différents acteurs à la presse, mercredi 6 novembre. Derrière ces acronymes, on vous explique ce qui change pour vous, usagers, à court et à long terme.
Le SMTC, à quoi ça sert ?
Le SMTC, c’est le Syndicat Mixte des Transports en Commun de l’agglomération grenobloise, l’autorité organisatrice des transports en commun dans les 49 communes composant la métropole de Grenoble. Son rôle ? Financer, construire et organiser les mobilités dans la métropole grenobloise. Par exemple, déplacer un arrêt de bus, agrandir une ligne de tramway ou mettre en place des solutions de covoiturage. Mais aussi augmenter ou baisser le tarif d’un ticket.
Sauf que…
Le SMTC devrait bientôt devenir le SMMAG (Syndicat Mixte des Mobilités de l’Aire Grenobloise). Qu’est ce qui change ? Le territoire couvert s’agrandit et dépasse les frontières de la métropole grenobloise. Il faut désormais y ajouter les intercommunalités du Grésivaudan et du Pays Voironnais. "Jusqu’à maintenant, chacun raisonnait transports dans son territoire explique Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole. Aujourd’hui, on épouse plus largement en termes de territoire."
Aux 49 communes de la Métropole, il faut désormais y ajouter les 43 communes du Grésivaudan et les 31 communes du pays Voironnais. Soit 123 communes concernées par le même syndicat de transports.
Donc, ça change quoi ?
Premier changement au 1er janvier 2020 : il faudra désormais acheter un ticket unique pour pouvoir voyager dans les 3 territoires. Les 650 000 habitants de la métropole de Grenoble, du Pays Voironnais et du Grésivaudan pourront se balader avec un seul et même ticket. Mais attention, il s’agit dans un premier temps des tickets en carton.
Second changement en septembre 2020 : le pass-mobilité est aussi concerné. Donc, les habitants des trois territoires pourront par exemple payer le TER, la location de vélo, le co-voiturage, l’auto-partage ou le stationnement de leur véhicule dans les villes de ces 3 territoires avec la même carte.
Parmi les projets du nouveau syndicat, la création d’un RER métropolitain à l'horizon 2025 autour duquel s’articuleront les autres mobilités ou l’agrandissement de la ligne C1 en direction du Grésivaudan. Un service public de covoiturage verra aussi le jour dans ces territoires.
Et après ?
De l’aveu même du président de Grenoble Alpes Métropole, le but est ensuite d’intégrer d’autres intercommunalités dans ce syndicat. Selon lui, à termes, 11 communautés de communes pourraient ainsi être interconnectées, soit pas moins de 314 communes représentant plus de 800 000 habitants. Cette décision devra être prise par les intercommunalités concernées en 2021.
En plus des trois territoires déjà intégrés au SMMAG, les communautés de commune de l’Oisans, (11 000 habitants / 19 communes), la Matheysine, (19 000 habitants / 44 communes), le Trièves (10 000 habitants / 27 communes), le Massif du Vercors (12 000 habitants / 6 communes), Pays de Saint-Marcellin (22 000 habitants / 16 communes), Bièvre-Est (22 000 habitants / 14 communes), Bièvre Isère (55 000 habitants / 55 communes) et le Cœur de Chartreuse (10 000 habitants / 7 communes) pourraient intégrer ce syndicat, tout du moins sur le papier.
Soit presque tout le département, sans compter le Nord-Isère… Un point de désaccord avec le département qui a décidé de se retirer du projet pour le moment.
Pourquoi le département se retire ?
Le département garant des solidarités territoriales, ne souhaite pas laisser le Nord-Isère sur la touche. Dans ces conditions, impossible donc d’accompagner le projet. Bien que favorable à la création d’un grand syndicat depuis 2015, le département dénonce des décisions prises à la va-vite sans garanties suffisantes, notamment la remise en cause de la gratuité des transports scolaires actuellement pratiquée.
"Cette volonté doit se traduire par des mesures réfléchies, efficaces et durables, non par des décisions prises à la va-vite sans offrir de garanties et se préoccupant plus des élections municipales de mars 2020 que du long-terme" dénonce Jean-Pierre Barbier, président du département.
Un argumentaire balayé par la Métropole, qui explique que le département ne doit pas adhérer à ce nouveau syndicat. "C’est la même structure qui s’élargit (NDLR : du SMTC au SMMAG), le département reste dedans. Sauf à dire que le département souhaite en sortir, explique Christophe Ferrari. Le conseil départemental est toujours membre."
Et concernant la remise en cause de la gratuité des transports scolaires ? "C'est du ressort du département. S'il souhaite continuer à assurer la gratuité, il peut continuer à faire."
Une révolution des transports en commun certes, mais qui doit encore réussir à dépasser les clivages politiques.