"Rien ne justifie cette fermeture" : usagers, syndicats et élus se mobilisent contre la disparition d'un bureau de poste

Samedi 9 novembre, une centaine de personnes se sont réunies devant le bureau de poste situé avenue Alsace Lorraine, à Grenoble pour protester contre sa fermeture prévue le 15 novembre. Usagers, employés, syndicalistes et élus dénoncent la décision "arbitraire" et "financière" de La Poste, au détriment selon eux de sa mission de service public.

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"Ce bureau de poste est toujours plein à craquer et son activité colis marche très bien" affirme Arnaud Vossier. Représentant du personnel et syndicaliste Sud à La Poste, il se bat depuis des mois contre la fermeture d’un bureau, situé avenue Alsace Lorraine à Grenoble.

"Rien ne justifie cette fermeture si ce n’est une obsession de réduire les missions de service public de La Poste pour privilégier la rentabilité financière du groupe, explique le syndicaliste dans un communiqué. Ce n’est pas aux clients, usagers, professionnels et postiers du bureau d’Alsace Lorraine de payer les mauvais investissements des dirigeants du groupe La Poste".

Tout comme ses collègues, le syndicaliste, occasionnellement guichetier au bureau d’Alsace Lorraine, a appris la fermeture du site par la mairie, "et non par la direction" du groupe La Poste. Au départ annoncée pour le 15 juin, la fermeture a été repoussée au 15 novembre.

Un collectif au secours du bureau de poste

Le collectif "J’aime ma Poste", composé entre autres de Grenoblois, de commerçants, de syndicats de postiers et d'élus, a organisé une occupation symbolique des lieux ce samedi 9 novembre, pour exiger l’abandon du projet de fermeture. Une centaine de personnes se sont réunies devant le local, dont la députée (LFI) Elisa Martin et le sénateur écologiste Guillaume Gontard.

La digitalisation des démarches et la montée en puissance du e-commerce obligent La Poste à adapter les formes de sa présence sur l’ensemble du territoire.

Service communication du groupe La Poste

De son côté, le groupe La Poste évoque une implantation géographique des bureaux grenoblois qui "ne répond plus forcément aux attentes" des clients et "n’est plus toujours adaptée aux lieux et aux modes de vie des habitants grenoblois qui ont radicalement changé". "La digitalisation des démarches et la montée en puissance du e-commerce obligent La Poste, dans le souci d’une gestion saine et pérenne de l’entreprise, à adapter les formes de sa présence sur l’ensemble du territoire" précise le groupe, par l'intermédiaire de son service communication. 

Ce dernier confirme la fermeture du bureau Alsace Lorraine le 15 novembre au soir, ajoutant "que le riche maillage postal de ce secteur répond aux différents besoins" des clients, "qu’ils soient bancaires ou postaux". 

Par voie de communiqué, le groupe rappelle que 97,3% des Isérois possèdent un point de contact de La Poste à moins de 5km de leur domicile, un chiffre "bien au-delà de son obligation de service public de 90%". 

"On prend le risque de perdre des clients"

Des arguments qui sont loin de convaincre les syndicats. En plus du coût humain engendré par la fermeture du bureau Alsace Lorraine, qui obligerait les deux titulaires à être affecté ailleurs après de nombreuses années de service, Arnaud Vossier craint également une perte de clients : "Des postes relais seront créés pour envoyer les colis chez les commerçants. Mais les gens devront se déplacer plus loin, et les professionnels qui venaient à pied devront trouver une autre solution. Ils enverront peut-être des colis à d’autres opérateurs. On prend le risque de perdre des clients".

Le collectif "J’aime ma poste" redoute également la disparation d’autres bureaux pour raisons financières, comme celui des quartiers Stalingrad et Bajatière, qui pourraient fermer d’ici septembre 2025.

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