Une lettre ouverte, signée par une centaine d'enseignants et agents administratifs de Sciences Po Grenoble, dénonce des propos sexistes, racistes, ou homophobes émanant de certains étudiants au sein de l'école. Une initiative en soutien aux étudiants victimes de ces faits.
L'affaire a été révélée le 6 avril dernier aux enseignants lors d'une réunion en amphithéâtre. La parole s'est tout à coup libérée sur des propos racistes, sexistes qu'auraient subi certains élèves. Récemment ou non.
Ces révélations ont surpris et choqué l'ensemble du personnel de l'IEP de Grenoble, qui vient de rédiger une lettre ouverte à ce sujet. Adressée à tout.e.s les étudiant.e.s de l'IEP. Elle est signée par 91 personnes, de l'attaché temporaire d'enseignement au professeur émérite.
Ces personnels d'enseignement, de recherche et administratifs de l'IEP dénoncent dans leur lettre de nombreuses pratiques discriminatoires (sexistes, homophobes, racistes, antisémites, handiphobes). En cause des actions diffuses, mais quotidiennes, dans les locaux de l'établissement, ignorées par la direction jusqu'à ces révélations.
Ces agissements se seraient déroulés notamment lors d'évènements organisés par l'IEP comme les "galas", ou les compétitions du CRIT. La lettre évoque par exemple la banderole brandie par deux étudiants, comportant le message "Dachau must go on" (...) une manifestation extrême de ces "dérapages".
Cette banderole daterait de 2016. Les personnels ajoutent que ces discriminations sont profondément contraires à toutes les valeurs que nous cherchons à promouvoir à Sciences Po. Ils souhaitent enfin que ces dérives soient sanctionnées.
Une Charte de l'école, pour l'Egalité et contre les Discriminations, a été rédigée à l'initiative des étudiants eux-mêmes.
Cette Charte institue notamment un(e) Délégué(e) à l'égalité et à la lutte contre les discriminations extérieur(e) à Sciences Po Grenoble. Cette personne est nommée pour 3 ans par la direction de l'IEP après vote du conseil d'administration. Elle est chargée d'écouter, d'informer et orienter au mieux la personne qui la sollicite. Elle peut mettre en oeuvre toute mesure d'investigation, une procédure de médiation, et saisir la direction.
Direction qui se réserve le droit de prendre des mesures disciplinaires, voire pénales, si nécessaire.