Le rappeur grenoblois qui jongle avec les mots est passé dans #Studio3 interpréter trois morceaux de sa dernière mixtape "Les Choses de la vie".
Des yeux clairs derrière ses lunettes, mi-sérieux, mi-rieurs. Efrasis a l’allure juvénile et le physique poids plume. La plume, c’est son arme à lui, les mots, des uppercuts ou des caresses, selon l’humeur. Le grenoblois de 24 ans, cultive ses deux passions, la poésie et la culture hip hop. Entre figures de style, discussions slamées ou théâtralisées, il malaxe les mots pour créer un univers artistique bien à lui.
J’utilise les mots comme une matière initiale. J’ai une idée en tête, un sentiment, j’essaye de trouver le vocabulaire juste.
Efrasis
Son nom de scène est inspiré de " l’ekphrasis" figure de style qui désigne une description précise et détaillée de la réalité. Dans la vraie vie, Soheyl Sari Aslani, doit son patronyme persan à son père d’origine iranienne. " Je conserve de ces origines une vraie passion pour les musiques traditionnelles iraniennes. La culture persane est gigantesque et la musique contient beaucoup de mélancolie, notamment celle de l’exil ! Je porte cet héritage, celui de ma famille paternelle."
Grandi à Grenoble, " Efra" a toujours aimé lire. Le rap, version parlée de la poésie s’est imposée naturellement. " Mes influences sont assez old school, mon rap est très écrit mais dans l’interprétation j’essaye d’être en phase avec aujourd’hui." Il se réclame à la fois de la nouvelle génération comme Nekfeu, Dinos ou Zamedane et des anciens comme Kool Shen, Shurik’n (IAM) et surtout Oxmo Puccino. " J’adore Oxmo, il dit des choses vraies. Mon morceau préféré c’est « l’enfant seul ». Casanier mais les fenêtres ouvertes sur le monde !"
S’il réfute le terme de rap engagé, Efrasis préfère parler de subtilité dans le propos. " J’aime faire des morceaux qui partent dans différentes directions et qui au détour d’un rime, laissent échapper un propos engagé. C’est une question d’équilibre. Le rap c’est une discussion entre l’artiste et son public !" Efrasis a mis plus d’un an pour réaliser sa dernière mixtape " Les choses de la vie" sorti l’été dernier. Les couleurs et les humeurs varient à chaque titre, punchy dans " Sortilège" : Ouais on s’passe le ballon comme les Lakers/ Y’a ceux qui regardent et y’a les makers/ J’fais mon biff dans l’rap, fuck une start-up ou plus sombre dans " Toi aussi", " La vie t'a mis des droites, maint'nant ton parcours est tordu /Alors évidemment t'as du mal à t'projeter/ Dès que tu as su marcher, la vie t'as fait des croche-pieds".
Fin février, Efrasis est remonté sur scène pour une série de concerts, notamment un live à la Belle Electrique devant 600 personnes. Le kif total pour le jeune homme qui adore la scène. " J’ai une interprétation engagée. Je vis mes textes. Je suis à fleur de peau, je lâche les choses. Il m’est même déjà arrivé de pleurer sur scène !"
Partager, transmettre cette énergie du rap, c’est vital pour Efrasis. En marge de ses études, le garçon anime des ateliers d’écriture auprès des jeunes. " L’écriture est un outil merveilleux. Je dis souvent aux jeunes : le rap a une responsabilité, il faut avoir un propos et le défendre. C’est à la fois de la puissance et de la légèreté. J’ai foi en les mots et je conseille à tout le monde d’écrire !"
La session #studio3
Accompagné de son complice DJ Rems, Efrasis nous interprète trois morceaux :
"Les choses de la vie" parce que les déboires personnels deviennent souvent universels...
"Toi aussi" parle de vous et de nous, de toi et de moi...
"Sortilège" où la quête de devenir le meilleur rappeur français.
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