Les associations d'usagers de la liaison ferroviaire Grenoble-Gap, menacée de fermeture en 2020 en raison de sa vétusté, ont appelé samedi l'État à "tenir sa promesse" de remise en état de la ligne, essentielle pour "désenclaver les territoires ruraux" qu'elle dessert.
Ils étaient une cinquantaine, samedi matin, à s’être rassemblées devant la gare de Grenoble à l'appel d'associations, d'élus et de syndicats pour protester contre la fermeture envisagée de la liaison, mais aussi le "report sur cars du train de nuit Paris-Briançon en 2021".
Belle mobilisation pour sauver le #GrenobleGap, nous étions nombreux devant la gare de #Grenoble puis on prend le train direction #Vif. Tout au long de cette ligne de vie qui traverse les Alpes les usagers se mobilisent pour dire mon train j'y tiens #Macron donne les 10 millions pic.twitter.com/GLcr0hHO3z
— Emilie Marche (@emiliemPG) November 9, 2019
Une quinzaine d'autres rassemblements étaient prévus au même moment entre Grenoble et Briançon, dans les Hautes-Alpes, sur des ronds-points, des parkings ou au sommet de cols situés à proximité du tracé de cette ligne empruntée chaque jour en moyenne par un millier de voyageurs.
Travaux d’urgence
"Nous militons pour que des travaux d'urgence soient menés sur quelques tronçons identifiés, pour faire perdurer le service. Malgré sa promesse de financer cette réhabilitation, l'État traîne des pieds", déplore Marc, membre du collectif d'usagers "L'étoile ferroviaire de Veynes".
"On arrive à un stade où cela devient intenable en termes de sécurité", souligne-t-il. Selon les opposants à la fermeture, 20 millions d'euros sont nécessaires pour mener ces travaux, contre 80 millions pour réhabiliter la totalité de cette "petite ligne" qui n'a "pas fait l'objet de rénovations depuis trente ans".
Les associations font également valoir qu'à l'heure de l'urgence climatique, la fermeture de la liaison Grenoble-Gap équivaudrait au déversement de "plusieurs centaines de voitures" chaque jour sur les axes routiers de l'Isère et des Hautes-Alpes.
Ligne vitale pour le territoire
Lors d'un comité de pilotage qui s'est tenu le 26 septembre à Gap, l'État s'est engagé à prendre en charge une partie des travaux à hauteur de 10 millions d'euros. La région Auvergne-Rhône-Alpes a également annoncé sa participation: elle injectera 6 millions d'euros dès lors que l'État aura officialisé sa contribution.
Cette semaine, le secrétaire d'État en charge des transports Alexandre Djebbari a annoncé devant une commission du Sénat que des discussions étaient en cours avec SNCF Réseau pour "finaliser l'articulation" de "travaux pérennes et pas des travaux tampon qui viendraient être remis en cause dans quatre ou cinq ans".
"C'est une ligne vitale pour le territoire et je pense que nous devrions parvenir à une solution partagée entre les régions, les collectivités, l'État et SNCF Réseau dans les tous prochains jours ou les toutes prochaines semaines", a-t-il ajouté.
"Sans travaux, arrêt des circulations en décembre 2020"
De son côté, SNCF Réseau a indiqué à l’Agence France Presse que le comité de pilotage du 26 septembre avait "permis de présenter différents scénarios, approfondis depuis dans la perspective d'une réunion conclusive où le tour de table financier sera à trouver".
"Sans travaux, la ligne des Alpes devra faire l'objet d'un arrêt des circulations en décembre 2020", a-t-on précisé.