Transition écologique : le sujet débattu pour la première fois lors du congrès des maires ruraux de France

En 52 ans d’existence, c’est la première fois que l'Association des maires ruraux de France (AMRF), réunie en congrès, consacre une commission à la question de la transition écologique. Ce 30 septembre à l’Alpe d’Huez, en Isère, les élus ont abordé plusieurs pistes, des énergies renouvelables à la sobriété énergétique.

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Les communes rurales sont-elles prêtes à relever le défi de la transition écologique ? Le débat est lancé à l’Alpe d’Huez, où plusieurs centaines de maires se réunissent pour leur congrès annuel du 29 septembre au 1er octobre.

"Lruralité, c’est 88% du territoire national. C’est là qu’on va pouvoir développer des énergies renouvelables telles que l’éolien et le photovoltaïque. C’est important qu’on soit associé à ce débat national sur la transition écologique", estime Philippe Heitz, maire de Burdignes, dans la Loire.

Pour joindre le geste à la parole, l’élu a décidé de gravir les fameux 21 virages entre Bourg-d'Oisans et l’Alpe d’Huez, à vélo électrique. Avec trois autres maires, il utilise ce mode de transport pendant les trois jours que dure le congrès.

Ça dépend beaucoup des hommes et de femmes qui ont envie ou non de s’engager.

Michel Maya, maire de Tramayes (Saône-et-Loire)

Durant six mois, cent maires de petites communes ont réfléchi sur le changement climatique, la sobriété énergétique ou encore les énergies renouvelables. Ce congrès leur permet d’échanger et de partager leur idée.

Philippe Heitz, lui, mène un projet éolien où le territoire possède 50% des parts de l’installation.

À ses côtés, Michel Maya, le maire de Tramayes en Saône-et-Loire, explique que son village est la seule commune de France de plus de 1000 habitants dont la municipalité ne consomme que de l’énergie renouvelable. "C’est-à-dire que nous avons mis en place il y a vingt ans un réseau de chaleur alimenté par une chaufferie biomasse qui alimente tous les bâtiments municipaux, mais aussi l’Ehpad et des logements de particuliers. Nous avons aussi passé des contrats de fourniture en énergie renouvelable, si bien que la crise de l’énergie de ces derniers mois, nous ne la connaissons pas !", explique-t-il fièrement.

"Le putain de facteur humain"

Un choix qui "va de soi" pour cet élu. Pourtant, en 2020, la France était le seul pays à ne pas avoir atteint le chiffre fixé par l'Union européenne de 23% de part d’énergies renouvelables. "Pourquoi ? Et bien, j'appelle ça le "PFH", le putain de facteur humain, regrette Michel Maya. C’est-à-dire que ça dépend beaucoup des hommes et de femmes qui ont envie ou non de s’engager. Il peut y avoir des freins parce qu’on a peur de créer de la dette. Mais mon rôle, c’est de montrer à d’autres collectivités qu’on peut s’engager dans cette démarche et bien s’en sortir".

L’organisation de ce "Grand atelier des maires ruraux pour la transition écologique" interroge également. Car en 52 ans d’existence, c’est la première année que l’Association des maires ruraux de France (AMRF) met en place ce dispositif. "L’idée, c’était de s’inspirer de la convention citoyenne pour le climat. On a recruté 100 maires ou adjoints des communes un peu partout en France. Ils ont suivi une formation avec des experts du climat et des maires qui ont déjà fait plein de choses. Et ils ont fait ensuite des propositions à l’AMRF" détaille Fanny Lacroix, vice-présidente AMRF déléguée à la transition écologique.

Pour ces élus, les réflexions autour de la transition écologique doivent se poursuivre, car le congrès n’a pas permis de balayer tous les enjeux. Si les problèmes de la ressource en eau, de la gestion des forêts et de l’alimentation ont été soulevés au cours des débats, la question de la mobilité en milieu rural, elle, n’a pas été abordée.

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