Le tribunal administratif de Grenoble a annulé les élections centrales de l'Université Grenoble-Alpes et par ricochet celle du président de l'université, Yassine Lakhnech. Ce dernier est accusé d'avoir orienté le scrutin en envoyant aux votants un courriel très critique envers son rival, deux jours avant le scrutin.
L'Université Grenoble-Alpes, qui compte près de 60 000 étudiants ainsi que 6 000 enseignants et chercheurs, n'a plus de président élu. Les élections centrales de la fin du mois de novembre ont été annulées par le tribunal administratif, a appris l'AFP ce jeudi 8 février.
En conséquence, la reconduite de Yassine Lakhnech à la tête de l'université, le 11 janvier dernier, pour un mandat de quatre ans est également caduque.
Comment en est-on arrivé là ?
Les 28 et 30 novembre 2023, des élections centrales se sont tenues pour renouveler les représentants des personnels au conseil d'administration. Ces derniers ont ensuite voté, à leur tour, pour élire le président de l'université.
Deux candidats étaient en lice : le président sortant, Yassine Lakhnech, chercheur en informatique et mathématiques et Michel Rocca, maître de conférences en sciences économiques. Et c'est finalement Yassine Lakhnech qui a été réélu.
Mais le Snes-FSU a déposé un recours devant la justice en raison de l'envoi d'un e-mail de Yassine Lakhnech "très critique" à l'égard de son rival, deux jours avant l'élection.
Ce jeudi, la justice a donné raison au syndicat national des enseignants du second degré estimant que ce courrier électronique envoyé par le président sortant était "de nature à avoir altéré la sincérité du scrutin".
Le contenu de l'e-mail jugé "très critique"
En conséquence, le tribunal administratif a annulé les élections centrales, ce qui invalide tous les mandats des élus au conseil d'administration, ainsi que celui du président de l'université.
Le courriel, consulté par l'AFP, "comporte un contenu très critique et des accusations personnelles pour orienter le vote", à l'encontre du seul autre candidat à l'élection, souligne le tribunal administratif dans sa décision.
Dans ce message envoyé le 26 novembre à des responsables de l'université, Yassine Lackhnech estime notamment que l'élection de son concurrent, serait "un recul de l'établissement à l'âge des baronnies et des intimidations physiques et morales".
De nouvelles élections "dans les meilleurs délais"
Un administrateur provisoire, Jean-Christophe Camart, a été nommé jeudi et chargé d'organiser de nouvelles élections centrales "dans les meilleurs délais" et de gérer d'ici là les affaires courantes de l'université, a indiqué de son côté l'UGA sans plus de commentaire.
L'UGA figure dans le top 10 des établissements d'enseignement supérieur français et dans le top 150 du classement de Shanghaï pour la qualité de sa recherche.