A Grenoble, plusieurs collectifs environnementaux dénoncent la participation de Schneider Electric au projet pétrolier Eacop de TotalEnergies en Tanzanie et en Ouganda, qualifié par les militants de "néocolonial, écocide et climaticide".
Ce lundi 23 octobre, une petite dizaine de militants écologistes se sont réunis devant la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) de Grenoble où était organisée une conférence européenne sur le développement durable, sponsorisée par l’entreprise Schneider Electric, le géant des systèmes éléctriques, entré au CAC40. Sur une banderole dépliée par les militants, sont écrits les termes "complice" et "hypocrite".
"Nous souhaitons prévenir les personnes qui organisent et participent à cette conférence que Schneider Electric participe au projet Eacop de TotalEnergies", précise Carol, soulignant la présence d’associations telles qu’Alternatiba, Stop Total, ou encore Scientifiques en Rébellion.
We are present here at the @IEEEorg ISGT 2023 to highlight the actions of the diamond sponsor @SchneiderElec of this scientific event hosted by @GrenobleINP @UGrenobleAlpes.
— Alternatiba/ANV-COP21 Grenoble (@alternatibagre) October 23, 2023
Contrary to what @SchneiderElec says they are not commited for a better future. 1/8 pic.twitter.com/FBx7qFEVOJ
Un projet décrié
Selon le groupe français TotalEnergies, l'une des deux parties de son mégaprojet intitulé Eacop (East african crude oil pipeline) "comporte la construction d’un oléoduc enterré de 1 443 km entre la ville de Kabaale en Ouganda et le port de Tanga en Tanzanie, ainsi que d’un terminal de stockage et une jetée de chargement à Tanga". Selon nos confrères de franceInfo, il s'agit du "plus long oléoduc chauffé au monde, destiné à transporter ces hydrocarbures jusqu'à l'océan Indien, en traversant la Tanzanie (...). Il est chauffé à 50°C pour permettre au pétrole de s'écouler. Les chantiers ont débuté en février et TotalEnergies a mis 10 milliards de dollars (10,3 milliards d'euros) sur la table, avec la compagnie pétrolière chinoise CNOOC. L'objectif est de produire dès 2025."
Alors que le groupe français dit "agir en acteur responsable et en transparence sur les enjeux sociétaux et environnementaux", l’association Alternatiba décrit ce projet comme étant "néocolonial, écocide et climaticide", et l'a expliqué aux équipes de France 3 Alpes.
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A Grenoble, en Isère, plusieurs collectifs environnementaux dénoncent la participation de Schneider Electric au projet pétrolier de TotalEnergies en Tanzanie et en Ouganda, qualifié par les militants de "néocolonial, écocide et climaticide".
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©France Télévisions
Schneider Electric accusé de "greenwashing"
"C’est un projet décrié pour plusieurs raisons", confirme le militant écologiste de l'association Alternatiba, citant tout d’abord un problème environnemental en raison des "nombreuses émissions de CO2", mais aussi "une violation des droits humains". Un autre militant explique que "ce pipeline va exproprier des gens, et des familles se retrouveront à la rue". Quelque 118 000 personnes seraient concernées. "Le pipeline passera sur leurs terres ou sur leurs maisons. S’il passe sur leurs terres, cela entraînera une perte de revenus car ils auront moins de terrains pour nourrir leurs familles", explique l’un des membres d’Alternatiba qui regrette que "Schneider Electric nie les faits".
"Pour se justifier de participer à Eacop, Schneider Electric nie les violences générées par Eacop et prétend que sa participation au projet permet d’en améliorer significativement l’empreinte carbone", écrit l'association Alternatiba dans un communiqué. De son côté, le directeur général Exploration-Production de TotalEnergies affirme que "Tilenga et Eacop sont un exemple concret de la mise en application de l’ambition et des engagements de la Compagnie pour la biodiversité".