L’an dernier, 7500 objets trouvés ont transité par le service rattaché à la police municipale de Grenoble. Abattants de toilette, jouets coquins... Des objets parfois insolites qui sont conservés pour une durée variable selon leur nature, avant de connaître des sorts divers.
Moussa ne se "décourage pas". Trois mois que le jeune homme a perdu ses clefs d’appartement dans la métropole grenobloise. Le voilà, ce vendredi 3 mai, qui farfouille dans les boîtes présentées à l’accueil des objets trouvés. "Je passe tout le temps !", reconnaît-il. "Si j’ai perdu quelque chose, à chaque fois, je passe pour regarder si je peux trouver ici ou pas." Cette fois, la chance ne lui sourit pas. Mais avant de le laisser repartir bredouille, sa trottinette sous le bras, la policière municipale l’exhorte : "N’hésitez pas à revenir, on en a régulièrement qui nous sont ramenées !"
Des arrivages "hétéroclites"
Une ou deux fois par jour, des particuliers se présentent directement, une trouvaille sous le bras. Mais "le gros arrivage, c’est la M Tag le jeudi", souligne David Tirard-Collet. La caverne d’Ali Baba est alimentée par les transports en commun, la Poste, l’hôtel de police, les cinémas ou encore les piscines. Elle déborde d’un mélange "un peu hétéroclite" où les grands classiques du quotidien côtoient l’insolite. Dans l’inventaire ce jour-là : des valises volées et vidées de leur contenu, un abattant de toilettes encore sous emballage, un doudou ourson ("Si toutefois l’enfant se reconnaît… Il est là !")…
Quelques mois auparavant, un sac est arrivé "avec des objets un peu coquins dedans", rit le policier municipal : "Bien rempli, différents objets, de toutes les tailles." Son propriétaire ne s’étant pas fait connaître, "ils ont fini à la poubelle", précise-t-il. En moyenne, seul 1 objet sur 10 retrouve ainsi son propriétaire. Les autres sont conservés jusqu’à six mois maximum, selon un délai fixé par arrêté municipal.
Seconde vie
Leur destinée varie ensuite. Les denrées périssables sont détruites. Les médicaments ramenés en pharmacie. D’autres connaîtront une seconde vie. Comme les lunettes : "Si elles ne sont pas récupérées, nous les donnons à la Maison de l’international", explique Sylvie Vatin, un carton dans les mains. Chaque mois, l’association culturelle de la ville les transmet à son tour à un pédiatre qui se charge de la collecte pour Lunettes sans frontières.
"On fait des colis de quatre kilos et on les envoie dans les dispensaires d’Afrique de l’Ouest ou de Madagascar qui le demandent, décrit Maurice Collin. Non seulement des lunettes, mais il y a aussi des prothèses auditives.” De quoi apporter consolation si vous avez égaré votre bien. Si l’espoir subsiste encore, il est possible de signaler la perte directement sur place ou via un site internet dédié.