Louna Ladevant, Grenoblois d'adoption, vient de remporter la Coupe du monde de cascade de glace à l'âge de 19 ans. La grimpe est dans son ADN depuis qu'il est petit, et le voici aujourd'hui au sommet de son art. Pour y arriver, il n'y pas que le talent, surtout beaucoup de travail.
Génie cramponné et as du piolet, Louna Ladevant a frappé un grand coup en remportant la Coupe du monde de cascade de glace. A 19 ans, le grimpeur a pris la tête du classement général, une première pour un Français. "Ca reste un jeu, ça reste un pur moment de plaisir de réaliser toutes ces gestuelles qui sont démentes", raconte-t-il.
Une performance incroyable, mais pas un miracle pour le Grenoblois d'adoption qui doit ses résultats à un investissement personnel sans faille, marqué par une grosse dose de préparation physique. "On joue comme on s'entraîne. Plus on s'entraîne dur, plus on joue fort. Et lui, pour être dans sa compétition, il est obligé de mettre des doses assez importantes", explique son préparateur physique, Vincent Fara.
Epreuves improbables
1,82 m pour 64 kilos : Louna Ladevant est taillé, affûté, sculpté pour cette discipline. Un délicieux mélange, d'endurance, de souplesse, d'agilité, de vitesse et d'explosivité. "Plus je me mets mal à l'entraînement et je repousse mes capacités, plus en compétition je vais moins ressentir la fatigue, la douleur, je vais être capable de continuer", dit le grimpeur, encore essoufflé après son entraînement.
Les épreuves de Coupe du monde durent de longues minutes, organisées sur des parois truffées de pièges et dans des sites parfois improbables. C'était le cas lors de l'ultime compétition de Saas Fee (Suisse), dans un parking souterrain. "Le public est à chaque étage donc tu peux grimper à 1 mètre du public qui t'encourage. C'est puissant comme émotion", se rappelle le Grenoblois. "Des fois on peut même faire des jetés. C'est-à-dire qu'à un moment on va être en l'air, sans rien, et on va retomber dans un baril de glace où il faut viser encore une fois avec le piolet."
Objectif : un titre junior
Après les joies de la Coupe du monde senior, Louna va honorer un dernier rendez-vous pour parachever une saison déjà bien remplie : les championnats du monde junior. Car à 19 ans, le grimpeur peut concourir dans les deux catégories. Et c'est pour ces ultimes efforts à fournir qu'il continue à s'endurcir.
"T'es tellement bien préparé que les autres ils ont plus qu'à acheter du sopalin pour pleurer", lui lance son entraîneur. Louna est sur le départ, le temps de repasser chez lui et de faire le plein, sans surplus, en ne prenant que l'essentiel et il pourra fermer sa valise. "Je peux oublier plein de choses dans ma valise mais ça, je ne suis pas près de l'oublier", dit-il en désignant son piolet. "On essaye que ce soit la continuité du bras, le truc avec lequel je suis capable de tout ressentir au bout de ma main, de tout comprendre."
C'est avec ce piolet que Louna va aller chercher un dernier titre pour 2020, histoire de compléter un palmarès déjà bien rempli. Le jeune champion a pris la direction la Russie avec les autres membres de l'équipe de France. Et pour lui, une seule idée en tête : ramener à la maison un titre de champion du monde qu'il avait perdu il y a un an.