L’abbé Gerin sera-t-il canonisé un jour ? Plus d'un siècle après son décès, l’ouverture d’un procès en béatification a été autorisée par la conférence des évêques de France. Une enquête devrait débuter pour étudier l'histoire et le parcours de ce curé né en Isère en 1797.
Cent soixante ans après le décès de l’abbé Gerin, l’ouverture d’un procès en béatification a été autorisée par la conférence des évêques de France. Ainsi, celui qui a été curé de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble pourrait être prochainement canonisé par le pape, c’est-à-dire être reconnu comme saint.
Avant cela, une enquête va bientôt débuter - elle devrait durer des années - pour comprendre et "explorer tous les aspects de sa vie, de sa personnalité et de son action", explique l’historien Gilles-Marie Moreau qui enquête sur le parcours du croyant, tout en précisant que le "moindre élément qui serait susceptible de poser problème" sera pris en compte.
Qui était l’abbé Gerin ? Un historien mène l'enquête
Avec l’ouverture de ce procès en béatification, Gilles-Marie Moreau étudie la vie mystérieuse de l’Isérois. Né en 1797 aux Roches-de-Condrieu, Jean Gerin devint le curé de la cathédrale Notre-Dame de Grenoble en 1835, et ce jusqu’à son décès en 1863, alors qu’il était âgé de 66 ans. "Le jour de ses obsèques, les rues étaient noires de monde", relate l’historien.
Celui qui était surnommé le "bon curé" de Grenoble repose aujourd’hui au cimetière Saint-Roch. "C’est une tombe, et certainement la seule du cimetière à être fleurie depuis 160 ans de façon ininterrompue, avec, entre autres, des témoignages de reconnaissance", remarque Gilles-Marie Moreau qui affirme que l’ouverture de ce procès en béatification "pourrait permettre aux personnes qui le souhaitent d’expliquer pourquoi elles fleurissent cette tombe".
C’est un homme, qui, depuis sa mort, a gardé une réputation de sainteté et une certaine popularité.
Gilles-Marie Moreau, historienà France 3 Alpes
D’après les archives, l’abbé Gerin passait huit à dix heures par jour au confessionnal, rencontrant parfois plus de cent personnes. Il recevait également ses paroissiens deux heures et visitait les pauvres et les malades le reste du temps.
Quand il reçut la Légion d’honneur, "ce qui était très rare à l’époque" précise Gilles-Marie Moreau, "il n’a pas osé la refuser et l’a accepté très humblement". L’historien étudie, lit, examine tous les écrits du croyant isérois. "C’était quelqu’un qui connaissait la valeur de l’argent et qui ne dépensait rien car il donnait tout aux pauvres", explique-t-il.
L’abbé Gerin sera-t-il, un jour, canonisé ? Seule l’enquête déterminera la suite. Pour être élevé au rang de saint, deux miracles devront être lui être attribués.