A la Villeneuve de Grenoble, la Machinerie a ouvert ses portes rue des Peupliers. Au service des habitants, ce tiers-lieu les accompagne dans la vie quotidienne et les loisirs avec une conciergerie, une boutique, un café et des ateliers.
Le lieu est lumineux et chaleureux. Située symboliquement en face de la galerie de l'Arlequin et non loin du Secours populaire, la Machinerie fait désormais partie du paysage de la Villeneuve de Grenoble.
Le local de 380 mètres carré s'étend au rez-de-chaussée du parking du Silo. Il regroupe une conciergerie, un café aux fauteuils accueillants, une boutique aux étagères bien garnies et impeccablement rangées, ainsi qu'un espace atelier qui arbore fièrement de superbes machines, et un fab lab - espace ouvert au public où des outils et machines sont mis à disposition.
Un tiers-lieu, c'est quoi ?
La Machinerie est un tiers-lieu, un concept en vogue chez les urbanistes et aménageurs. Mais aussi pour le Premier ministre Jean Castex qui déclare : "Aujourd’hui, le gouvernement fait des tiers-lieux l’un des piliers de la relance. Concrètement, nous mettons en œuvre cinq mesures pour renforcer leur développement et leur structuration, pour un budget total de 130 millions d’euros, dont la moitié proviennent de France relance."
Sur le site du ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités locales, il est expliqué que "pour pallier l’isolement et dynamiser leur territoire, des citoyens créent depuis des années des tiers lieux afin de développer le « faire ensemble » et retisser des liens. En résumé, dans les tiers lieux, on crée, on forme, on apprend, on fait ensemble, on fabrique, on participe, on crée du lien social…"
"Ce n'est ni une maison pour tous, ni une maison des habitants, ni une MJC", explique encore Florence qui habite le quartier depuis des années et fait partie de la Régie de quartier sans laquelle la Machinerie n'aurait pas vu le jour. "Par exemple, la boutique, le Pêle-Mêle, on voulait que ce soit beau, surtout pas misérabiliste et que ça donne envie. Et d'ailleurs, elle fait venir des gens extérieurs au quartier", remarque-t-elle.
Des activités et des rencontres
Dans cette boutique qui vend des vêtements, de la vaisselle, des jouets, officie Aziz qui est le chef d'orchestre de ce joli déballage.
"Tout est trié, lavé et rangé propre sur les étagères, décrit-il. Il y a même une cabine d'essayage." Aziz est artiste et propose aussi ses propres créations, des vêtements chamarrés et chatoyants qu'il customise. C'est lui aussi qui est en charge des ateliers couture où il veille sur la splendide brodeuse numérique dernier cri.
Marine, responsable de la Machinerie, résume joliment : "L'idée, sur un même espace, est de proposer différentes activités qui s'imbriquent et permettent la rencontre… Et aussi des services. Ici, on doit pouvoir répondre à des petits besoins qui peuvent très vite alourdir le quotidien."
Fixer une tringle à rideau, porter un colis, faire ses vitres, réparer un appareil… Avec un large sourire sous le masque, Yacine, le concierge, s'en charge ou vous aide à le faire.
Une outil-thèque est à disposition pour emprunter plutôt qu'acheter une perceuse, visseuse ou une scie sauteuse.
Des ateliers sont également organisés, comme la couture avec Aziz ou la fabrication de produits ménagers. Ici, le développement durable compte, tout comme l'accompagnement numérique.
Parmi les fées qui se sont penchées financièrement sur le berceau de la Machinerie, il y a l'Etat, Grenoble-Alpes Métropole, la Ville et la Régie de quartier qui bataille depuis des années pour faire vivre la Villeneuve autrement que par les faits divers. Reste maintenant à convaincre les habitants de s'emparer et faire vivre ce tiers-lieu pour qu'il devienne une fabrique de liens et de services.