Les archives départementales de l'Isère déménagent sur le campus de l'université de Grenoble, à Saint-Martin-d'Hères. Leur nouveau bâtiment, plus vaste et plus moderne que l'ancien, a été inauguré jeudi. Il fera office de coffre-fort pour les documents et lieu culturel ouvert au public.
Trois ans de travaux, 37 millions d'euros d'investissement pour un nouvel écrin de la mémoire du territoire. Le nouveau bâtiment des archives départementales de l'Isère a été inauguré jeudi 27 mai à Saint-Martin-d'Hères, près du campus de l'université Grenoble-Alpes.
Ultramoderne, l'édifice est bien plus vaste que l'ancien. Tout est conçu pour harmoniser l'esthétique et le fonctionnel. Trop à l'étroit dans l'ancien bâtiment, la mémoire de papier du Dauphiné trouve un espace à sa mesure.
"Quand on construit un bâtiment d'archives, ce n'est pas seulement pour renfermer ce qui existe déjà. Il faut laisser de l'espace disponible pour les 25 ans à venir, explique Hélène Viallet, directrice des archives départementales de l'Isère. Ici, nous avons environ 69 km linéaires au total, ce qui veut dire que nous avons une réserve de 30 km linéaires pour affronter les 25 ans à venir."
Dix siècles d'archives
Composé de quatre blocs sur cinq niveaux, l'édifice audacieux concilie deux rôles contraires : coffre-fort pour les documents et lieu culturel ouvert au public. Son architecture se veut un reflet des paysages isérois.
"On a proposé de réaliser quatre monolithes en béton teinté et stratifié qui évoquent les falaises calcaires, notamment de la Chartreuse. Il y a aussi un autre matériau très présent : le bois, notamment du mélèze, qui nous a permis de réaliser l'ensemble du mobilier des archives", complète l'architecte du bâtiment, Jean-Philippe Charon.
Un écrin flambant neuf pour dix siècles d'archives, 600 000 documents, l'un des fonds les plus riches de France. Un bonheur pour les chercheurs comme Anne Lemonde, historienne spécialiste du Moyen-âge.
"C'est vraiment le Graal en la matière, estime l'enseignante-chercheuse en histoire médiévale. On ne peut pas imaginer mieux pour un chercheur que ces salles où tout est moderne, agréable, avec cet environnement en bois. Je m'imagine déjà en train de dépouiller des registres ici. Je pense que j'y serai très bien." Il faudra patienter encore un peu, jusqu'en juillet, pour se plonger dans les archives de l'Isère. Le lieu a déjà une âme, celle des lointains témoins du passé.