À côté de Grenoble, des équipes de la RTE retirent 10 kilomètres de lignes à haute tension devenues obsolètes. L’occasion pour l’entreprise de transport d’électricité de montrer son savoir-faire et dans le même temps, de former ses techniciens.
La RTE mène deux chantiers d’ampleur à Saint-Quentin-sur-Isère pour démonter une portion de 10 kilomètres de lignes à haute tension devenues obsolètes, avec notamment une technique ancestrale, vieille de près de 100 ans.
La technique aérienne choisie pour sa rapidité
Pendant deux heures, l’hélicoptère n’a cessé de voler ce mercredi matin au dessus du golf du Domaine de Charmeil. Pour démonter des lignes à haute tension, le réseau de transport et d’électricité (RTE) utilise la technique aérienne depuis plus de 70 ans, principalement pour sa rapidité : "Nous sommes aujourd’hui sur un golf donc on ne peut pas se permettre de créer une piste pour amener une grosse grue. Donc l’hélicoptère permet d’éviter de créer des aménagements et donc de préserver l’environnement", explique Stéphane Duval, le directeur des services et travaux héliporté RTE.
L’hélicoptère est chargé de récupérer des portions de pylône, un travail réalisé grâce à des cordes. Le pilote, lui, n’a que quelques minutes pour manœuvrer, un vol millimétré pour l’engin de 20 mètres de long : "On peut soulever jusqu’à 4,7 tonnes et effectivement, on a besoin d’une grosse machine pour faire ça. On peut le faire sans hélicoptère, mais ça va prendre du temps", précise Olri Guillot, le pilote des services et travaux héliportés RTE.
Une technique vieille de plus de 100 ans
Au sol, d’autres techniciens s’essayent à une technique plus ancestrale : celle du mas, longtemps abandonnée par la RTE : "Les anciens en parlaient, mais là, on le voit en vrai, c’est concret. Il y avait une appréhension de mon côté, on a fait une préparation avec des anciens qui avaient déjà travaillé cette technique, mais la réalité du terrain est toujours très différente", nous dit Laurent Almendros, coordinateur technique RTE.
Cette technique consiste à suspendre une structure métallique le long d’un pylône relié à une poulie permettant le démontage pièce par pièce. Une opération de deux semaines et de nombreux calculs pour la réussir : "Ce sont beaucoup de mathématiques et nous on est plus des 'manuels' que des 'bureaux'", plaisante Laurent.
Comme lui, 15 personnes découvrent la technique sur ce chantier "école" : "Il est nécessaire de temps en temps d’aller sur des terrains qui sont très peu accessibles. En l’occurrence, le mât est une technique qui permet ça. L’idée, c’est que ces 15 personnes, petit à petit, arrivent à diffuser ce savoir. Donc les apprenants d’aujourd’hui seront les sachants de demain", conclut Fabrice Lafaurie, le directeur du groupe de maintenance réseaux Dauphiné RTE.
Le démontage de cette portion s'inscrit dans un projet de plus grande ampleur, qui consiste à faire disparaitre les 106 pylônes de la ligne électrique qui relie le Verney à Froges, en Isère.