Chaque année, Chamrousse accueille, à près de 2000 m d'altitude, des amoureux d'une sensation hors norme : la plongée sous glace. Depuis peu, la station propose aussi de faire du bivouac sur un lac gelé. Découverte, en images, de cette expérience insolite.
Les lacs Robert, situés à presque 2 000 mètres d’altitude, au cœur de Belledonne, sont très peu exposés au soleil l’hiver. Ils gèlent, se couvrent de neige et deviennent, pour les plus audacieux, l’endroit idéal pour faire de la plongée sous glace.
Plongée dans une eau à 1 °C
Julie fait partie de ceux-là. Elle est venue, avec son compagnon Saïd, de Pertuis, dans le sud de la France, pour s’offrir cette expérience unique. "Je suis plongeuse et j’ai envie de tester la plongée sous glace parce que j’aime la montagne, j’aime la neige", expose Julie.
Et avant le grand saut, le rappel des consignes se fait au sec. "Le but, c’est de faire le moins d’effort possible. On est à 2 000 mètres d’altitude, on a 30 kilos sur le dos, chaque effort va coûter de l’énergie et surtout, il faut qu’il y ait zéro trace d’humidité dans la combinaison", explique Thibaut Dassieu, le moniteur de plongée sous glace.
Pour rentrer dans l’eau, qui n’excède pas le degré, la combinaison en néoprène s’impose. "On a des chaussettes, des grosses combinaisons étanches. En fait, avec ces combinaisons, on sera mieux sous l’eau que quelqu'un à la surface, car c’est un matériel adapté pour l’eau froide et même s'il fait très froid à l’extérieur, l’eau ne varie pas. Elle est tout le temps entre 1 et 3 °C, donc qu’il fasse nuit ou jour, c'est pareil," ajoute Thibaut Dassieu.
Julie a choisi la plongée de nuit pour un spectacle encore plus grandiose. Elle en ressort transportée : "C’est dingue, il y a des grottes, des cavités, le jeu de bulles est exceptionnel, le jeu de lumière et les couleurs sont belles. Je n'ai ressenti aucune angoisse, aucune appréhension."
Une nuit glacée sous les étoiles
L’aventure se poursuit pour le couple, qui s’apprête à vivre son premier bivouac sur un lac gelé. Mais l'activité se veut encadrée. "On est en zone Natura 2000 donc on ne peut pas faire n’importe quoi. On n’a pas le droit d’être sur le lac si jamais on n’est pas au sein de notre centre de plongée, on a une convention avec la mairie et plusieurs organismes différents pour pouvoir organiser ce type d’activité", explique le moniteur.
Sans réseau et sans électricité, le couple communique par talkie-walkie avec les moniteurs. "On a mis en place toute une sécurité pour le bivouac. On a la motoneige à disposition, on a une radio reliée avec les pisteurs et les dameurs, on est en contact permanent avec le PGHM", rassure le moniteur.
Cette nuit-là, la température frôle les -12 °C. Mais si la nuit se passe mal, les aventuriers peuvent toujours aller se mettre au chaud pendant quelques heures dans la cabane des moniteurs.
Pour Julie et Saïd, l’expérience s’est bien passée. "Cette nuit a été froide, mais super. C’était au-dessus de mes attentes. J’étais venue avec beaucoup d’appréhension et c’était super. On vit un moment unique, on dort sur de la glace, dans une tente, on est à -12 °C. On a entendu des bruits sourds par moment, des petits bruits de pas autour de la tente. On ne sait pas si ce sont des petits animaux, on ne sait pas si c’est le vent... Mais peu importe, c’était génial", conclut la jeune femme.