Observer le corps d’un patient sous forme d’hologramme grâce à la réalité augmentée… Cette prouesse technologique, qui pourrait révolutionner le quotidien des professionnels de santé, est en cours de développement dans un laboratoire de l’université Grenoble-Alpes, en Isère.
Pour visualiser l’anatomie d’un patient et établir un diagnostic, Johanne Auriau s’appuie sur le scanner en deux dimensions, visibles sur son écran d'ordinateur. "C’est à nous de reconstruire l’anatomie et la construction 3D" explique cette cardiopédiatre installée au CHU Grenoble-Alpes. En effet, cette méthode oblige les médecins à modéliser les organes des patients, dans leur tête. Une limite que Pierre Jacquet aimerait franchir grâce à la réalité augmentée, en se basant sur les données d’un scanner tout en offrant une vision globale du corps humain.
"Plonger" dans le corps humain
Le logiciel, appelé "Dive", autrement dit "Plonger", est développé depuis quatre ans au sein d’un laboratoire de l’université Grenoble-Alpes. Pour utiliser ce logiciel immersif, son créateur s’équipe d’un casque à réalité augmentée grâce auquel il observe "le scanner d’un patient rendu sous forme d’hologramme". Le résultat est impressionnant : un corps virtuel, dans sa globalité, se tient devant Pierre Jacquet qui peut analyser l’anatomie entière. Grâce à des gestes délicats, effectués dans le vide, il manipule ce corps virtuel, peut le redimensionner, "seulement grâce à ses mains" sourit le chercheur.
Cela a un vrai intérêt au niveau médical.
Pierre Jacquet, fondateur du logiciel "Dive"
Pierre Jacquet évoque "à la fois une dimension collaborative, une dimension d’interaction et une dimension de visualisation". Selon lui, ce logiciel permet de "tirer de l’information beaucoup plus facilement à partir d’une visualisation mieux faite". Ce dernier, accompagné par l’État et par l’université Grenoble-Alpes, espère commercialiser cette innovation fin 2024.