Incendie du Pont de Brignoud : "la situation est catastrophique, on risque de devoir licencier", le désarroi des commerçants du Grésivaudan

C’est un axe clé pour les habitants du Grésivaudan en Isère. La fermeture du pont de Brignoud, endommagé par un incendie criminel, bouleverse le quotidien de milliers de personnes. Parmi-elles de nombreux commerçants qui estiment avoir perdu en moyenne 30% de leur chiffre d'affaire. Certains craignent déjà de devoir licencier une partie de leur personnel.

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Dans son magasin de chaussures situé boulevard de la Libération à Brignoud, Eric Balico le reconnaît d’emblée : "La situation est catastrophique". Depuis la fermeture du pont de Brignoud, endommagé par un incendie criminel dans la nuit du 5 au 6 avril, la clientèle se fait rare.

Son magasin ouvert depuis une cinquantaine d’années a vu son activité chuter d'un tiers du jour au lendemain. "C’est logique", explique ce patron très inquiet, "toute la clientèle habituelle qui mettait auparavant quelques minutes à venir en traversant le pont doit faire un détour de plus de 10 km. Alors elle va à la concurrence". Trois des employés d’Eric Balico, à temps plein, ont pris des congés en attendant un sursaut d’activité.

D’autres commerces redoutent, eux, déjà de devoir se séparer de certains salariés. C’est le cas du bureau de tabac La Volute à Crolles qui a vu sa fréquentation chuter d’environ 20%.

Au salon de coiffure Sorella, tout proche, c’est plutôt l’organisation quotidienne qui se trouve perturbée. "Les clients arrivent en retard, reportent ou annulent leur rendez-vous", confie la gérante Danaë.

Dans ce contexte, seules les grandes enseignes semblent tirer leur épingle du jeu. "L’impact pour nous est limité", assure la responsable des relations presse de l'enseigne Casino dont un supermarché est situé à une centaine de mètres du pont de Brignoud.

Une perte d'activité de 30% en moyenne 

Les commerçants du secteur sont très inquiets, car la situation risque de durer. Si le pont doit rouvrir aux piétons lundi 2 mai, il faudra encore attendre entre 4 et 6 mois pour que des véhicules légers puissent à nouveau l’emprunter. Les commerçants ont donc décidé de s’organiser pour que le manque à gagner que génère cette situation soit pris en considération.

Restaurateur à Crolles, Alain Jolly préside Grési’cadeaux, une association qui fédère une soixantaine de commerces de la vallée du Grésivaudan. "Ce qui se passe est gravissime pour nous » constate-t-il. « La perte d’activité se chiffre en moyenne à 30% dans les petits commerces de Crolles, Brignoud et Bernin, les principaux impactés".

Nous ne resterons pas dans l’inaction, les bras croisés

Alain Jolly, président de l'association de commerçants "Grési’cadeaux"

L’association a déjà initié plusieurs actions. « D’abord une plainte contre X » explique Alain Jolly. Elle a été déposée "afin de demander réparation aux assurances". Un courrier a aussi été adressé à la société d’autoroute AREA pour qu’elle mette en place une gratuité entre Goncelin et Crolles de 7h30 à 9h30 et de 16h30 à 18h30. « Cela permettrait de fluidifier la circulation déjà très compliquée sur les routes secondaires alors que nous sommes encore en période de vacances » estime le président de Grési’cadeaux. "Actuellement, les automobilistes passent mais ne s’arrêtent plus dans nos commerces".

Enfin Grési’cadeaux espère que les élus des communes concernées, du département mais également de la Région trouveront des solutions pour soutenir leur secteur d’activité déjà bien malmené ces dernières années par la crise sanitaire. "Beaucoup d’entre nous redoutent de devoir se séparer de certains employés" craint Alain Jolly. "C'est sûr, nous ne resterons pas dans l’inaction, les bras croisés", conclut-il.

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