Alors qu'on ignore pour l'instant l'origine du feu qui a ravagé la salle du conseil municipal de Grenoble ce lundi 30 septembre 2019, certaines voix s'élèvent déjà pour pointer du doigt la "vétusté" du bâtiment".
L'hôtel de ville de Grenoble est-il bien équipé pour prévenir les risques d'incendie ?
C'est la question que certains se posent après le feu qui a ravagé ce lundi matin la salle du conseil municipal.
Dans un tweet posté dans la matinée, le conseiller municpal d'opposition Mathieu Chamussy s'interroge : "Les mesures de sécurité étaient-elles optimales ?".
Cette phrase s'accompagne d'un extrait d'un rapport d'observations de la mairie de Grenoble.
On peut y lire que la commission départementale de sécurité a récemment émis trois avis négatifs successifs concernant l'hôtel de ville où il existe selon elle des "risques sérieux et constants".
Le document souligne notamment la dangerosité des locaux d'archives du rez-de-chaussée et met en avant que la construction ne permet pas d'éviter le passage du feu d'un compartiment à l'autre du bâtiment.
L’incendie de l’hôtel de Ville de #Grenoble est une épreuve. Les circonstances restent à établir et Il faudra regarder si les mesures de sécurité étaient optimales. Merci au @sdis38 pour son intervention efficace qui a sauvé le bâtiment et mes pensées aux agents qui y travaillent pic.twitter.com/gvvCBDveqy
— Matthieu Chamussy (@m_chamussy) September 30, 2019
Un potentielle "tour infernale" selon FO
Une situation que dénoncait déjà il y a quelques mois, un syndicat d'agents municipaux dans le journal interne de l'hôtel de ville.
"Dans ce bâtiment travaillent environ 500 agents. Au centre, il y a une tour dont les experts disent depuis 2007 qu'en cas d'incendie grave, le personnel aurait du mal à évacuer rapidement" affirmait Patrick Fiorina, délégué FO.
A l'époque, un courrier soulignant que la tour de 12 étages "pourrait se transformer en Tour Infernale" avait même été adressé au maire.
Candidat déclaré pour les municipales de 2020, Alain Carignon, s'est de son côté fendu d'un communiqué pour fustiger "l’irresponsabilité de la municipalité qui met en danger les personnes et sacrifie le patrimoine des Grenoblois".
L'ancien maire de Grenoble rappelle lui aussi qu'en avril 2017 "la commission de sécurité a émis un avis défavorable à la poursuite du fonctionnement de la Mairie, puis qu'en septembre 2018 la Chambre régionale des comptes a fait figurer dans ses recommandations de procéder à une étude chiffrant le coût de mise aux normes de l’hôtel de ville et pour établir sans délais la programmation des investissements correspondants".
Des travaux récents
Interrogé sur ces questions, l'adjoint à la sécurité publique de la mairie de Grenoble s'est voulu catégorique.
"Plafonds, réseaux, la salle du conseil municipal a récemment été refaite et dispose d'un système de détection d'incendie aux normes actuelles" affirme Thierry Chastagner.
En milieu d'après-midi, le maire de Grenoble a quant à lui salué "la réactivité et le sang-froid des agents de sécurité présents 24h/24". Il précise que des rondes sont effectuées toutes les 20 minutes dans la mairie.