Alors que toute la communauté de la montagne est encore sous le choc, l’enquête a commencé sur le site du drame à Lans-en-Vercors, totalement interdit d’accès. Aucune explication ne filtre sur des causes du crash de l’hélico de la sécurité civile qui a fait un mort et un blessé grave.
Dès dimanche soir, le procureur de la République de Grenoble Eric Vaillant a annoncé l’ouverture d’une enquête. Des hommes de la section de recherches des transports aériens basée à Roissy se sont rendus sur place dans la soirée, rejoints lundi matin par d'autres équipes.
Un appel à témoins est lancé
Un appel à témoins est lancé par les gendarmes de la compagnie de Grenoble, qui mènent les investigations avec la section de recherches des transports aériens de Roissy. Les enquêteurs demandent en effet à toutes les personnes qui auraient assisté à l’accident ou qui l’auraient filmé de prendre contact avec eux le plus rapidement possible au 04 76 95 11 23.
Selon certains témoignages déjà recueillis, "l'appareil aurait effectué au moins deux tours de repérage au-dessus de la zone d'intervention, avant de disparaître du champ de vision de ceux qui l'apercevaient dans le ciel et de piquer soudain du nez, dégageant, avant de s'écraser au sol, un très épais nuage de fumée".
A ce stade de l’enquête, rien n'a filtré des raisons pour lesquelles l'hélicoptère de secours en montagne s'est écrasé dans l'après-midi avec cinq personnes à bord près de Villard-de-Lans.
"Alors même qu'ils étaient blessés, ils ont tenté de sauver tout l'équipage et d'extraire leurs camarades coincés dans le cockpit, avant que l'appareil ne prenne feu, et dans ce contexte, avoir cette présence d'esprit, ce n'est pas évident, même quand on est aguerris".
La victime, un mécanicien de 42 ans, était un "agent très professionnel de la sécurité civile". Les cinq hommes - le mécanicien, le pilote, un médecin du SAMU et deux gendarmes du PGHM (Peloton de gendarmerie de haute montagne)- s'apprêtaient à secourir un vététiste en difficulté, c’était leur cinquième intervention de la journée, lorsque l'accident s'est produit.
Selon les premiers éléments, l'appareil était "relativement neuf" (2012) et "avait connu sa révision annuelle une dizaine de jours avant".
Interrogé ce matin par France 3 Alpes, le commandant du PGHM Isère Patrick Poirot a dit l'émotion de tous les secours en montagne, et a tenu à souligner "le comportement exemplaire des hommes à bord, sans lesquels le bilan aurait pu être encore plus lourd, ce sont eux qui alors même qu'ils étaient blessés, ont tenté de sauver tout l'équipage et d'extraire leurs camarades coincés dans le cockpit, avant que l'appareil ne prenne feu, et dans ce contexte, je peux vous assurer qu'avoir cette présence d'esprit, ce n'est pas évident, même quand on est aguerris".
"Il n'y a jamais d'intervention sans risque pour les secours en montagne"
A 16 h 15 ce dimanche, la météo était clémente. Le EC 145 de la Sécurité civile, basée au Versoud, survolait les pistes du domaine skiable de Villard-de-Lans, au niveau du “Pré des Prés”, en amont de la station de la Côte 2000, lorsqu’il a subitement décroché.
Il devait venir en aide à un vététiste, sur le domaine skiable.Un contexte qui peut, a priori, paraître simple pour le néophyte. "Or il n' y a jamais d'intervention simple pour les secours en montagne", rappelle le Commandant du PGHM de l'Isère qui insiste : "c'est un métier à risques, nous engageons des hélicoptères, des machines, et aucune intervention, pour les secours en montagne dans ces conditions n'est simple (...) Dimanche, l'hélico avait enchaîné quasiment de suite quatre interventions, très techniques, alors certes, celle-ci ne s'annonçait pas peut-être parmi les plus difficiles, mais nos moyens engagés exigent toujours une expertise, une concentration technique, et l'on sait, quand on repense aux accidents que nous avons vécus dans le passé, que chaque intervention reste périlleuse, et la situation peut très très vite mal tourner, même si le scénario de secours ne pose pas de difficulté particulière."