Une collégienne iséroise de 14 ans faisait l'objet d'une procédure de discipline pour avoir porté des tenues jugées inappropriées par son établissement. Suite à une réunion de médiation, il a été décidé qu'elle ne serait pas sanctionnée et peut retourner à une "scolarité apaisée".
Après avoir fait l'objet d'une procédure disciplinaire, la collégienne d'Heyrieux, en Nord-Isère, à qui son établissement reprochait des tenues vestimentaires "jugés inadaptés à une situation de travail" ne sera pas sanctionnée, informe le rectorat de Grenoble vendredi 11 octobre. La direction du collège reprochait à la jeune fille d'avoir porté un débardeur et un pull qui laissait entrevoir ses épaules.
"Les principaux arguments sont : « ça excite les garçons, ils sont en pleine crise d'adolescence, il faut cacher le corps car vous comprenez, il peut arriver des accidents »", déclarait Marion, la mère de cette jeune fille de 14 ans, qui a multiplié les prises de paroles pour dénoncer cette situation qu'elle jugeait révoltante, publiant notamment une vidéo où elle revient sur cette affaire.
"J'ai fait un tract et je l'ai distribué aux parents. Certains ont complètement compris et étaient satisfaits que la parole puisse se libérer", dit-elle dans cette vidéo. "La notion de tenue décente véhicule l'idée dangereuse que le harcèlement sexuel se justifie par la façon dont les filles s'habilleraient", a fait valoir Marion dans ce tract distribué lors d'une réunion de classe.
"Retourner à une scolarité apaisée"
Une réunion était organisée jeudi 10 octobre avec notamment la direction de l’établissement, les enseignants et parents d’élèves représentants au conseil d’administration, l’élève et ses parents. A l'issue de celle-ci, "le problème est réglé et a permis de réfléchir à la communication entre l’établissement et les familles" a fait savoir le rectorat dans un communiqué.
Après cet incident, le collège va revoir son règlement intérieur et "particulièrement les tenues vestimentaires (autorisées)". Car l'établissement renvoyait vers ce texte pour expliquer la procédure disciplinaire dont la collégienne a fait l'objet.
Une décision qui ne faisait pas l'unanimité dans le milieu de l'enseignement. "Je n'y vois rien de choquant, je pense qu'elle serait acceptée dans la plupart des établissements scolaires", a notamment déclaré Florence Delannoy, secrétaire générale adjointe du Syndicat national des personnels de direction de l'Education nationale.
"L'élève peut désormais retourner à une scolarité apaisée", conclut le rectorat de Grenoble qui est intervenu en tant que médiateur pour calmer la situation entre la famille de la jeune fille et l'établissement scolaire.