Deux entreprises iséroises ont mis au point un assainisseur d'air tuant virus, bactéries et fongicides. Ses concepteurs espèrent contribuer à la lutte contre la propagation du coronavirus.
C'est l'un des gestes barrières désormais recommandé par les autorités sanitaires : aérer au moins 10 minutes par jour. Et si l'on pouvait aussi éliminer le Covid-19 en purifiant son air intérieur ? C'est le pari que se sont lancé deux entreprises de la vallée du Grésivaudan, en Isère.
L'une est spécialisée dans la métallerie, l'autre dans l'hygiène et la cosmétique. Toutes deux se sont associées pour mettre au point un assainisseur d'air d'un nouveau type. Il est capable, selon elles, de décontaminer l'air ambiant, qu'il contienne des bactéries ou des virus.
Le petit appareil peut être facilement manipulé, il se branche sur secteur ou sur un ordinateur. "On sait qu'aujourd'hui, en plus dans le cas de la Covid-19, les gens sont amenés à bouger, à changer d'espace, à passer du bureau à la maison. On a conçu un appareil qui est très pratique, qui est transportable et surtout qui est très léger, silencieux", explique Marion Lafontaine, responsable marketing de l'entreprise Parolai Stil' Eco basée à Villard-Bonnot.
Certification européenne
L'épurateur se décline en deux modèles, pour petit ou grand espace. Le principe est le même : assainir l'air par microdiffusion d'une substance active. "L'appareil, avec son petit ventilateur, va aspirer l'air. Il va traverser un filtre enrichi avec une poudre active. Cette poudre est certifiée tuant tout ce qui est virus, bactéries, fongicides", détaille Jérôme Lopez, le président de la société.
Cette PME de 25 salariés utilise les compétences de son métier de base : la métallerie. Un marché qui se rétrécit avec la crise. Se diversifier devient vital. Alors pour développer l'appareil, Parolai Stil' Eco s'est associée à une autre entreprise spécialisée dans l'hygiène et la cosmétique : HSDI. C'est elle qui a élaboré un produit purifiant naturel à partir d'une trentaine de plantes, en poudre et en liquide.
"La vraie innovation de cette solution, c'est qu'on est en capacité d'assainir l'air au niveau microbien en présence humaine, complète le gérant de la société HSDI, Mathieu Angelidis. Cela a en plus été certifié, attesté, par des normes européennes prouvant l'efficacité sur les bactéries, les champignons et également les virus."
Un dispositif qui ne fait pas consensus
Après un premier prototype au printemps dernier, l'assainisseur d'air enregistre ses premières commandes. Les concepteurs espèrent contribuer à la lutte contre l'épidémie de coronavirus. Le président d'Auvergne-Rhône-Alpes Laurent Wauquiez (LR) a annoncé début octobre déployer des dispositifs de purification de l'air du même type dans tous ses lycées et en cofinancer d'autres dans les écoles.
"La purification de l'air est l'angle mort de la lutte contre le Covid-19 en France alors que de très nombreuses études prouvent que l'air est un vecteur de propagation", expliquait le président de région dans un communiqué, affirmant que les appareils proviendraient tous d'entreprises de la région.
Utiles ou pas, les purificateurs d'air ? Le ministre de l'Education nationale Jean-Michel Blanquer a estimé sur France Inter qu'ils n'étaient "absolument pas probant" et qu'"au contraire, il semble même que parfois ça renvoie le virus". D'autres pays comme l'Allemagne ont fait le choix d'en équiper toutes leurs écoles. Des décisions et interprétations qui divergent. Mais purificateur d'air ou pas, tout le monde semble s'accorder sur un point : rien ne dispense pas de respecter les gestes barrières.