Isère : le personnel de la clinique du Dauphiné revendique une revalorisation salariale

Ce lundi 26 septembre, 90% du personnel de la clinique du Dauphiné était mobilisé pour protester contre leur direction de l'établissement appartenant au groupe Orpéa. Soignants, infirmiers et personnel administratif se sont rassemblés à Seyssins, en Isère, pour réclamer une revalorisation salariale.

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Depuis 2016, leurs bulletins de salaire n'ont pas augmenté d'un centime. Les soignants et personnel administratif de la clinique du Dauphiné se sont mobilisés ce lundi 26 septembre à Seyssins en Isère. Ils revendiquent une revalorisation salariale.

90% du personnel a quitté son poste quelques heures pour protester contre leur situation salariale. Devant le portail de la clinique psychiatrique, le personnel sollicite la direction de l'établissement appartenant au groupe Orpéa. "Sous prétexte d'une vocation, on nous refuse l'augmentation", "leur seule préoccupation, le taux d'occupation" peut-on lire sur les pancartes de salariés affligés.

Orpéa ne reconnaît pas assez le travail des soignants

En 2020, l'entreprise gestionnaire d'Ephad privés, de maisons de retraite et de cliniques a racheté la clinique du Dauphiné de Seyssins. Selon les salariés, Orpéa aurait supprimé plusieurs primes historiques à son arrivée. Le cumul des indemnités de nuit et de dimanche est notamment pointé du doigt.

"Dès le rachat par Orpéa, on a bien vu que l'on avait affaire à un grand groupe. On comprend que cela implique une autre gestion financière mais il ne faut pas oublier que notre travail doit être récompensé !" alarme Jocelyn, infirmière dans cette clinique psychiatrique depuis 11 ans.

Face à l'inflation grandissante, c'est une revalorisation salariale globale qui est exigée par le personnel. Malgré un courrier de mécontentement signé par l'ensemble du personnel et envoyé à la direction en juin dernier, aucune réponse n'a été formulée en retour.

Malgré tout, on essaye d'être toujours là pour nos patients. On continuera pour eux. C'est le cœur de notre métier. 

Jocelyne, infirmière à la clinique du Dauphiné

Prévu de longue date, ce mouvement social a entraîné une réorganisation du travail dans la clinique. Pour ne pas entacher le traitement de leurs patients, les salariés sont arrivés au travail aux aurores pour effectuer leurs tâches de la matinée. Une de leurs collègues a même dû renoncer au rassemblement.

"Des fois lorsque l'on quitte notre poste en ayant bien fait voire très bien fait notre travail, on a un petit pincement au cœur. On se dit que notre travail n'est plus reconnu et attractif. Malgré tout, on essaye d'être toujours là pour nos patients. On continuera pour eux. C'est le cœur de notre métier." confie Jocelyne, infirmière.

A côté d'elle devant les grilles de la clinique, Jean-Marc continue de brandir sa pancarte "La prime de géronto c'est pour bientôt ?". Cet infirmier en gérontopsychiatrie travaille chaque jour avec une infirmière. Mais à seulement deux soignants, la charge de travail devient trop lourde : "suivant les périodes, on aurait besoin d'un renfort. Tous les jours, nous avons des toilettes au lit à faire. Les patients sont de plus en plus grabataires. On devrait au moins pouvoir bénéficier d'une prime pour reconnaître la pénibilité de notre travail."

La direction entend, le personnel durcit le ton

Contactée, la direction de la clinique du Dauphiné affirme comprendre les revendications du personnel. Mais dans l'attente de l'assemblée générale prévue le 30 septembre, elle assure ne pas pouvoir se positionner pour l'heure quant au versement d'une prime ou d'une revalorisation salariale.

Désireux de se faire entendre, le personnel a saisi Maître Janot, un avocat spécialisé en droit pénal et du travail. "Cette société (Orpéa, ndlr) se vante d'avoir une politique sociale à la hauteur des enjeux et notamment à la hauteur de ses bénéfices. C'est une supercherie, c'est une tartufferie !" s'exprime l'avocat inscrit au barreau de Grenoble.

Une plainte va être déposée contre le groupe Orpéa pour fausse information sur des données sociales.

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