Les mineurs d'un quartier de Charvieu-Chavagneux, en Isère, n'ont plus le droit de sortir la nuit sans être accompagné. La mesure a été prise par le maire de la commune après une série de dégradations commises sur une école et un centre social.
Couvre-feu nocturne dans un quartier de Charvieu-Chavagneux. Un arrêté municipal entré en vigueur le 30 juillet interdit les mineurs de sortir se promener la nuit sans être accompagnés d'un parent ou d'un représentant légal.
Cette mesure, révélée par Le Dauphiné Libéré, fait suite à des "dégradations de la clôture" d'une école, des "dégradations et des tags aux abords et sur" un centre social du quartier populaire des Acacias. C'est dans ce même quartier que se produisent des "attroupements intempestifs de plusieurs dizaines d'individus mineurs, créant de nouveaux troubles à l'ordre public", selon cet arrêté.
Ainsi, jusqu'au 30 septembre, "tout mineur de moins de 18 ans ne pourra, sans être accompagné de l'un de ses parents ou d'un représentant légal, circuler de 22h à 6h du matin", sur un secteur délimité par un plan figurant en annexe.
"Un buzz"
"Mercredi matin encore, le grillage" clôturant l'école a "été dégradé, ce qui nous a obligé à le changer pour la quatrième fois depuis le 22 juillet", a déclaré le maire de Charvieu-Chavagneux, Gérard Dézempte. "Nous nous devions d'intervenir" et, avec cet arrêté, "je donne un outil aux forces de l'ordre" de la police nationale ou de la gendarmerie - la police municipale, elle, "n'est pas habilitée à procéder aux contrôles d'identité".
"Ces troubles sont le fait d'une trentaine de gamins du quartier, avec d'autres venant de l'extérieur", affirme l'élu, en poste depuis 1983, ancien LR, un temps coordinateur régional de Reconquête !, le parti fondé par Eric Zemmour.
Pour le leader de l'opposition municipale, Mamadou Dissa, cet arrêté "vise à masquer les manques de la municipalité en matière de politique de la jeunesse, politique sociale et prévention de la délinquance". "Bien entendu, nous ne cautionnons pas ces incivilités, mais le travail de fond n'est pas fait. C'est un buzz", a-t-il critiqué.