Comment s'est-il retrouvé projeté sur le capot d'une voiture alors qu'il circulait tranquillement sur une petite route de l'Isère ? Gravement blessé dans un accident par une voiture qui a pris la fuite, Aymeric C. recherche des témoins. Lui, n'a pratiquement aucun souvenir de ce jour-là.
Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Renage (Isère) après l'accident qui a failli coûter la vie à un homme de 40 ans qui circulait à trottinette sur la commune de Beaucroissant. L'automobiliste qui l'a renversé a pris la fuite. Aymeric C. a perdu la mémoire et il recherche des témoins.
Aymeric ne se remet que très lentement de son accident. Plus de deux semaines après, il a encore du mal à parler, et même tout simplement à ouvrir la bouche. "Je suis obligé de tout mixer et de manger avec une seringue ou alors de manger des petits pots pour bébé", explique-t-il. De l'accident, Aymeric s'est est sorti avec quatre fractures à la mâchoire, une ouverture "du début du nez jusqu'au front" et avec de multiples contusions. Mais ce qui le handicape le plus encore aujourd'hui, c'est cette perte de mémoire quasi totale depuis le choc. "Mon dernier souvenir, c'est ce capot qui m'arrive droit dans les jambes". Après ? Plus rien...
L'accident s'est produit à Beaucroissant, vendredi 18 juin en fin de journée. Aymeric vient de repérer le trajet qu'il va devoir faire deux jours plus tard pour aller travailler dans la carrière où il vient d'être embauché comme conducteur d'engins. Il circule à trottinette sur cette petite route départementale à la sortie de Beaucroissant quand soudainement, une voiture arrive en face et fonce sur lui. La suite, il ne s'en souvient plus. C'est une automobiliste qui passe par là qui le trouvera assis sur le bord de la route, ensanglanté et visiblement perdu. Elle réussira finalement à le convaincre d'aller consulter, d'abord à l'hôpital de Voiron, qui l'enverra ensuite au CHU de Grenoble où il subira une chirurgie faciale deux jours plus tard.
Les gendarmes prévenus plusieurs jours seulement après l'accident
Quelles sont les circonstances de l'accident ? Qui est l'automobiliste qui ne s'est pas arrêté après avoir percuté de plein fouet Aymeric ? Une enquête a été ouverte par la gendarmerie de Renage, mais elle n'avait encore rien donné ce mercredi 7 juillet, selon la compagnie de Saint-Marcellin sollicitée par France 3. "Quelqu'un qui percute une autre personne et qui l'abandonne, c'est heureusement très rare", explique-t-on à la Compagnie.
Plusieurs jours plus tard, Aymeric a revu l'automobiliste qui l'a récupéré après l'accident. Il voulait revenir sur place avec elle, espérant retrouver la mémoire. Il raconte que quelques "flashes" lui ont permis de se souvenir d'une couleur, le gris. Il revoit aussi un logo, peut-être celui d'une Peugeot. Il lance un appel à d'éventuels témoins qui pourraient aider les enquêteurs.
Il sait que leur travail sera difficile, car il n'a prévenu les gendarmes que plusieurs jours après l'accident. Comme il ne pouvait plus ouvrir la bouche à cause de ses multiples fractures au visage, une amie lui a conseillé d'envoyer un SMS au 114, le numéro d'appel d'urgence accessible aux personnes qui ont du mal à entendre ou à parler. C'est comme cela qu'il est entré en contact avec les enquêteurs. Un "bon réflexe", admettent les gendarmes, qui déplorent d'avoir été prévenus trop tardivement : "plus on arrive tard, moins bien c'est pour l'enquête". Les gendarmes qui rappellent que prendre la fuite après un accident constitue un délit, passible de peines pouvant aller jusqu'à la prison.