Un résidu d'herbicide, l'ESA-métolachlore, a été détecté dans de nombreux captages d'eau destinée à la consommation du Nord Isère, selon l'ARS en Auvergne-Rhône-Alpes, ce jeudi 7 décembre. Les risques pour la santé ne seraient pas "avérés".
Une molécule d'herbicide a été détectée dans l'eau destinée à la consommation humaine, dans quelque 130 000 foyers du Nord Isère, indique l'ARS en Auvergne-Rhône-Alpes, ce mardi 7 décembre. Il s'agit précisément de l'ESA-métolachlore, un "sous-produit" lié à la dégradation du S-métolachlore.
Le S-métolachlore est un herbicide utilisé principalement dans les cultures de printemps (céréales, betteraves...). Avec la pluie et le temps, l'ESA-métolachlore intègre les nappes phréatiques ou les points de captage d'eau destinée à la consommation humaine.
En Nord Isère, les communes concernées puisent leur eau à partir d'un forage en plaine cultivée, où le S-métolachlore a été utilisé. La limite réglementaire de 0,1 microgramme par litre (μg/L) a été dépassée dans 24 communes (liste en bas d'article).
"Les captages peuvent alimenter aussi des villages voisins", indique l'ARS. Les taux sont variables dans le temps. Ils sont plus élevés au printemps et en période pluvieuse à cause du "phénomène de lessivage des sols" mais aussi en fonction de la dilution que l’exploitant peut assurer avec l’eau d’autres captages moins ou pas impactés par l’ESA-métolachlore.
Pas de "risque avéré"
Dans ces communes, les valeurs dépassent la limite réglementaire de 0,1 microgramme par litre en ESA métolachlore. "Les dépassements observés ne sont pas supérieurs à 1,3 microgramme par litre", indique l'ARS.
"En cas de dépassement, l’Anses a également déterminé une valeur sanitaire maximale (Vmax) de 510 μg/L pour ce métabolite dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH), fixée dans le cadre de dérogation à la limite réglementaire et qui n’a vocation à être utilisée que dans une durée limitée dans le temps", indique l'ARS.
"Les non-conformités réglementaires observées dans l’eau en Isère n’indiquent donc pas, avec les connaissances scientifiques actuelles, de risque sanitaire avéré pour la population concernant ce métabolite", poursuit l'Agence régionale de santé. Elle ajoute également que l'eau n'est pas "la seule source d'exposition aux pesticides" : "Des résidus sont également présents dans l’alimentation (fruits, légumes, céréales et produits céréaliers) ainsi que dans l’air."
Les communes concernées sont les suivantes :
- Biol ;
- Châteauvilain ;
- Villeneuve-de-Marc ;
- Éclose-Badinières ;
- Châtenay ;
- Porte-des-Bonnevaux ;
- Gillonnay, Bossieu ;
- Ornacieux-Balbins ;
- La Côte-Saint-André ;
- La Frette ;
- Beaufort ;
- Marcilloles ;
- Thodure ;
- Sardieu ;
- Sillans ;
- Saint-Geoirs ;
- Saint-Hilaire-de-la-Côte ;
- Saint-Siméon-de-Bressieux ;
- Champier ;
- Le Mottier ;
- Ruy-Montceau ;
- Rives ;
- Saint-Alban-du-Rhône ;
- Saint-Maurice-l’Exil.