Quel avenir pour la "maison de naissance" PHAM à Bourgoin-Jallieu en Isère ?

La "maison de naissance" PHAM offre depuis 2016 à Bourgoin-Jallieu une alternative à l'accouchement en maternité. Mais sera-t-elle pérennisée ? En France, depuis quelques années, les maisons de naissance sont en effet testées à titre expérimental. Et l'expérimentation touche à sa fin.
 

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Depuis 2016, à Bourgoin-Jallieu en Isère, dans des locaux attenants à l'hôpital, la "maison de naissance" PHAM accompagne les futurs parents des premiers jours de la grossesse jusqu'à la naissance.

PHAM, c'est-à-dire"Premières Heures Au Monde", est une structure associative autonome, gérée par des sages-femmes libérales. Elle propose une alternative à l'accouchement en maternité.

Les maisons de naissance sont géographiquement situées au plus près de l'hôpital. Pour ne prendre aucun risque.

"C’est un lieu d’accueil chaleureux et convivial qui permet aux femmes en bonne santé, dont la grossesse se déroule sans complication, d’accoucher de manière physiologique et sans médicalisation systématique" peut-on lire sur le site internet de l'association.

"C'est cosy, comme à la maison !" résume Chloé, une future maman rencontrée lors de notre reportage.
 

Quel avenir pour le PHAM de Bourgoin-Jallieu ?


Malgré la satisfaction des parents, et les 231 bébés nés dans cette maison, l'avenir du lieu est incertain.

Comme les 7 autres maisons de ce type en France, le PHAM de Bourgoin s'inscrit dans un cadre expérimental. Le test s'achèvera l'an prochain et l'Etat n'a toujours pas rendu de conclusion. 

Laurine, sage-femme au PHAM, exprime ses inquiétudes : "même si c'est viable, la Sécurité Sociale et les Mutuelles vont-elles suivre ? Sans subvention de l'Etat, on ne peut pas faire face aux dépenses..."
 


Une étude encourageante


Une récente étude conclut pourtant à la pertinence, l'efficacité et la sécurité des soins en maison de naissance. Les interventions chirurgicales sont faibles, les épisiotomies rares, beaucoup plus rares qu'en maternité.

C'est le laboratoire EPOPé, pour "Équipe de recherche en épidémiologie obstétricale périnatale et pédiatrique", de l’INSERM et de l’université Paris-Descartes, appartenant au Centre de Recherche Épidémiologie et Statistique Sorbonne Paris Cité, qui a mené l'enquête.

EPOPé écrit dans son rapport :

"au total, 649 femmes ont été prises en charge en maisons de naissance au cours du travail pendant l’année 2018, 506 y ont effectivement accouché et 143 ont été transférées et ont accouché dans les maternités partenaires à 22 % (...)

Concernant l’efficacité des soins, l’étude montrait très peu d’interventions au cours du travail parmi les femmes ayant accouché en maisons de naissance : moins de 3 % de rupture artificielle des membranes, moins de 2 % d’épisiotomies et 90,5 % d’accouchements par voie basse spontané, 6,5 % par voie instrumentale et 3 % par césarienne. Chez les femmes transférées, il a été observé 15% de césariennes. (...)

Notre étude montre que les maisons de naissance françaises ont des résultats comparables et en particulier : un niveau de sécurité satisfaisant et une très faible fréquence d’interventions."

 


Mais le financement de ce modèle reste l'enjeu majeur. Il en coûte pour l'instant 500 euros de dépassement d'honoraires aux couples qui viennent ici.

Réservées aux grossesses à bas risques, ces maisons sont déjà bien installées chez nos voisins. La Grande-Bretagne, l'Allemagne, la Belgique et la Suisse ont déjà validé ce fonctionnement il y a plusieurs années.




















 
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