Sept décès liés à des avalanches ont déjà été recensés en France depuis le début de la saison. Un bilan inquiétant selon l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena).
Au 15 décembre, l'Association nationale pour l'étude de la neige et des avalanches (Anena) avait déjà enregistré 6 décès en France, ainsi que de nombreux accidents d'avalanches. Ce samedi 17 décembre, une septième personne est décédée, dans le massif de la Lauzière (Savoie), après une autre avalanche...
Le bilan est inquiétant. D'autant plus que sur ces 10 dernières années, l'Anena comptait en moyenne, sur la période du 1er octobre au 15 décembre, moins d'un décès.
"Un cocktail explosif"
"Avec le beau temps, un enneigement relativement confortable, le début des vacances... C'est vraiment un cocktail explosif", observe Stéphane Bornet, directeur de l'Anena, invité sur le plateau de France 3 Alpes, vendredi 16 décembre.
Il évoque "un problème plutôt lié à la météo avec des phénomènes assez particuliers qui ont touché de manière différente certains massifs". Dans le détail, il s'agirait notamment d'"une arrivée de précipitations par un flux sud, qui a notamment chargé en neige tous les secteurs de l'Oisans, des Ecrins, du Gallibier, des Grandes Rousses... Tous ces secteurs-là ont vu arriver une bonne couche de neige. Ils ont ensuite été soumis à une évolution assez marquée des températures sur une longue période avec une couche de neige plus faible. Ca a donc donné une strate de neige de grains anguleux, les fameux 'gobelets', qui est une sorte de piège, une fois recouverte par d'autres strates de neige."
Pas de honte à renoncer
"Il y a eu ces dernières journées un apport de précipitations. Au-delà de 2 200 mètres, il y a eu un apport de neige relativement humide voire de pluie, qui pourrait nous laisser croire à une tendance à la stabilisation. Pour autant, sur les faces nord et froides, on reste avec des strates enfouies qui sont potentiellement dangereuses", poursuit-il.
Face au début des vacances et l'arrivée en nombre des touristes dans les stations, Stéphane Bornet souhaite sensibiliser : "L’important, c’est d’identifier les indices et risques a priori. Pour ce faire, il faut être informé, formé, et entraîné. Dès que l’on sort des pistes sécurisées, il est également impératif d’être équipé d’un DVA, d’une pelle et d’une sonde, pour être en mesure d’assurer un secours en autonomie. En cas de doutes ou d’indices de terrain défavorables, il ne faut pas hésiter à renoncer."
"Il faut se souvenir que renoncer, ce n'est pas honteux. C'est simplement s'offrir la possibilité d'y retourner", conclut-il.