Une équipe de plongeurs découvre en mars 2010 des ossements au fond du lac de Paladru, en Isère. A l'époque, malgré des appels à témoins et des recherches, la victime n'est pas identifiée et est inhumée sous X. Mais 11 ans après, grâce à un témoignage, on sait enfin de qui il s'agit.
L’histoire commence il y a 11 ans, le 8 mars 2010, quand une équipe de plongeurs des sapeurs-pompiers découvre dans le lac du Paladru, à 18 mètres de profondeur, des ossements. "Ils étaient partis s’entraîner dans ce lac, ils y ont découvert un squelette et un crâne," raconte Frédérique Bal, le chef d’escadron, commandant de la compagnie de gendarmerie de La Tour-du-Pin (Isère). Ils contactent alors la gendarmerie. Pendant deux jours des plongeurs spécialistes de la gendarmerie sont envoyés sur place et fouillent le sol. Ils vont remonter 80% des ossements d’un corps humain.
A ce moment-là, une enquête est ouverte pour découverte de cadavre. Les ossements sont confiés à l’IRCGN (Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale), des analyses ADN et une datation au carbone 14 sont réalisées. Le résultat tombe très vite : il s’agit d’un homme décédé entre 1955 et 1963.
Au moment de cette découverte, des appels à témoins sont lancés pour tenter d’identifier les ossements. Mais en vain, le procureur de la République à Bourgoin-Jallieu décide de clôturer l’enquête en 2016. Les ossements sont alors inhumés sous X.
Le témoignage de la soeur de la victime, 60 ans après
Nouveau rebondissement cet été, une femme tombe sur un article de nos confrères du Dauphiné Liberé datant de 2012 et relatant la découverte d’ossements dans le lac du Paladru. Pour elle, aucun doute, il s’agit de son frère mort par noyade dans ce lac le 18 juin 1961. Elle prend alors contact avec la gendarmerie. Elle leur explique que son frère a disparu alors qu’il se baladait en barque sur le lac avec un ami, il se serait jeté à l’eau mais n’aurait jamais refait surface.
Un test ADN est alors réalisé, le résultat tombe fin septembre : il s’agit bien de la sœur de la victime. "C’est très rare de résoudre une affaire comme ça, 60 ans après, nous dit le commandant mais aujourd’hui grâce à l’ADN on y arrive, c’est un plaisir, une grande satisfaction surtout pour la famille originaire d’Algérie, ils vont pouvoir rapatrier le corps."
L’homme était venu d’Algérie pour travailler en France et subvenir aux besoins de sa famille restée à Constantine.